Les élèves des écoles publiques de la commune de Nzanza à Matadi, chef-lieu de la province du Kongo Central, sont descendus dans la rue ce lundi 7 octobre pour exprimer leur ras-le-bol face à la persistance de la grève des enseignants.
Ils se sont tous mobilisés pour rencontrer les autorités compétentes. Lors de leur passage devant la Mairie de Matadi, ils ont été dispersés par les agents de l’ordre par des tirs à balles réelles. Aucun bilan officiel n’est communiqué jusque-là.
Des sources de ACTUALITE.CD rapportent qu’une dizaine d’élèves ont été arrêtés et placés à garde à vue par la Police pour être jugés ce mardi 8 octobre au tribunal de l’enfant. Les deux policiers, auteurs des tirs, dont l’un en uniforme et l’autre en tenue civile, seront, quant à eux, jugés en audience foraine à la Cour d'ordre militaire de Matadi.
Ce mouvement a créé la panique générale dans d’autres écoles privées où les enseignants étaient bel et bien à leurs postes de travail comme au collège Ntentembua. Ici, les élèves chassés de la mairie avaient pour but de libérer, sans succès, leurs collègues dans les salles de classe. Ils ont été à nouveau pourchassés par la Police.
Parmi les élèves qui ont manifesté, figurent ceux de l’ITP Matadi, de l’Institut Belvédère, de Maranatha, de l’ITP Kwansambu et autres.
La société civile, par l'intersyndicale, se dit inquiète et parle de la manipulation des enfants par les adultes.
" De l'hôpital où je me trouve, je condamne la manipulation des enfants par les adultes. Que les concernés se chargent de leurs propres soucis ", a déclaré Simon Nsilulu, président du syndicat, avant d’ajouter : " Les élèves n'ont que des stylos et cahiers, pourquoi la police tire sur les innocents et de tout petits alors qu'il y a une autre manière de le faire ? ”
II y a deux semaines, plusieurs élèves des écoles publiques ont manifesté devant le gouvernorat du Kongo central.
Une délégation des élèves et autres parties prenantes ont eu des échanges avec le vice-gouverneur de province, qui a promis une suite au niveau du gouvernement central.
Ange Lumpuvika, à Matadi