Le bureau régional de l'UNESCO pour l'Afrique centrale a organisé, mardi 1 octobre, un webinaire autour de la mise en place et la mise en œuvre, par les gouvernements, des politiques d'accès à l'information dans les États membres. À Kinshasa, une vingtaine de professionnel.les des médias y ont pris part depuis le siège de l'institution.
En effet, pour cette agence des Nations Unies, l'accès à l'information est un pilier indispensable qui permet la libre circulation des informations et favorise la promotion et la protection des droits de l'homme. L'accès à l'information détenue par les organismes publics a été reconnu comme un mécanisme nécessaire pour faciliter l'engagement du public à travers l'agenda 2030 pour le développement durable dans lequel l'indicateur 16.10.2 lui est consacré. Les différentes branches du gouvernement produisent, reçoivent et détiennent des informations et des données du secteur public. Ce rôle significatif les place au cœur de l'accès à l'information. La divulgation et la diffusion de ces informations sont des catalyseurs de bonnes pratiques de gouvernance et des prérequis pour atteindre les Objectifs de Développement Durable (ODD) des Nations Unies.
Dans leurs allocutions, les ministres en charge de la communication en Afrique centrale (Cameroun, Angola, Burundi, Congo, Gabon, République Centrafricaine, RDC ainsi que le Tchad) ont, chacun, relevé les progrès et les défis d'accès à l'information dans leurs pays respectifs, en mettant un accent particulier sur l'aspect juridique.
Patrick Muyaya, ministre de la communication et médias, représenté par son conseiller, Cedrick Tshikuma, a souligné la publication de l'ordonnance-Loi n°23/009 du 13 mars 2023 fixant les modalités d'exercice de la liberté de la presse et salué d'autres efforts mis en place par les professionnel.les des médias congolais pour faciliter l'accès à l'information et réguler le secteur.
Il a épinglé "la ténue avec succès du dixième congrès ordinaire de l’Union nationale de la presse du Congo (UNPC) qui a permis à cette instance d’autorégulation de la profession des journalistes en RDC de non seulement renouveler son équipe dirigeante mais également de réformer ces textes en rapport avec l'ordonnance-Loi” avant de signaler l’apparition du dernier ouvrage de Patient LIGODI intitulé : ‘Cadre légal des médias en RDC : acquis et défis en perspective’ , “ouvrage, qui consacre notamment les avantages de la réforme du cadre normatif et institutionnel du secteur de la communication et médias que porte le gouvernement congolais”.
Il s'en est suivi des exposés autour, par exemple, du cadre normatif de mise en œuvre des politiques d'accès à l'information en Afrique centrale, l'implication de la société civile dans l'élaboration de la loi sur l'accès à l'information (RDC), le contrôle de l'application des lois (Angola), la Digital Transformation comme solution du futur pour un accès universel à l'information (Cameroun), les TIC comme réponses aux défis d'accès à l'information au cours du cycle électoral, les effets positifs de l'accès des populations à l'information sur la consolidation de la paix et la gestion des crises (Gabon), les TIC facilitent l'accès et par quels canaux (Congo-Brazzaville), enfin, la contribution de l'intelligence artificielle (RCA).
Les experts ont développé ces thématiques avant de laisser place aux échanges. Parmi les recommandations, les panélistes ont évoqué notamment l'actualisation et l'adaptation des médias traditionnels, la rigueur dans le traitement de l'information, les défis économiques pour les médias qui doivent digitaliser leurs services. L'utilisation de l'intelligence artificielle et le respect de l'éthique journalistique.
Pour rappel, en octobre 2019, la 74ème Assemblée générale des Nations Unies a proclamé le 28 septembre comme jour de célébration de la Journée internationale de l'accès universel à l'information (IDUAI), déjà adopté par la résolution (38C/70) de la Conférence générale de l'UNESCO le 17 novembre 2015. Cette journée est l'occasion pour l'UNESCO d'accentuer le plaidoyer, le renforcement des capacités et les diverses actions en soutien aux États afin de rendre l'information de plus en plus accessible aux populations du monde entier.
En Afrique, le droit d'accès à l'information est reconnu par au moins six traités dans le cadre de l'Union africaine, avec des références dans la Charte africaine des droits de l'homme et des peuples (1986) ; la Charte africaine de la démocratie, des élections et de la gouvernance (2012) ; la Convention de l'Union africaine sur la prévention et la lutte contre la corruption (2003) ; la Charte africaine des valeurs et principes du service public et de l'administration (2011) ; la Charte africaine de la statistique (2015) et la Charte africaine de la jeunesse (2009).
Pour cette année, la conférence s'est tenue autour du thème mondial "Intégration de l'accès à l'information et de la participation dans le secteur public". La RDC a célébré cet évènement, pour sa part, sous le thème : « Impact du nouveau cadre légal sur la liberté de la presse et l'écosystème de l'information ».
Prisca Lokale