Conseil des droits de l'homme de l'ONU : le Cadre de concertation des forces politiques et sociales réaffirme son opposition à la candidature de la RDC tant que “Tshisekedi n’aura pas renoncé à la répression des opposants et activistes”

Illustration. Conseil des droits de l'homme ONU/Photo ONU
Illustration. Conseil des droits de l'homme ONU/Photo ONU

Le Cadre de concertation des forces politiques de l'opposition et de la société civile a une nouvelle fois réaffirmé son opposition à l'obtention d'un siège par la RDC au Conseil des droits de l'Homme des Nations Unies. Ils l'ont fait savoir ce vendredi 27 septembre à l'issue de la réunion d'évaluation organisée deux jours après leur sit-in devant le Palais de la Justice.

Ils justifient leur opposition par les violations "flagrantes" des droits de l'homme sous le régime de Félix Tshisekedi. Pour eux, ces atteintes aux droits de l’Homme et aux libertés publiques sont contraires aux dispositions des articles 15, 16, 17 et 18 de la Constitution, de même qu’elles violent tous les instruments internationaux de protection des droits de l’homme auxquels la RDC a souscrit.

" Pour toutes ces raisons, qui ont fait l’objet du mémorandum transmis au gouvernement, le Cadre de concertation des forces politiques et sociales réaffirme son opposition à la candidature de la RDC au Conseil des Droits de l’Homme des Nations Unies tant que, par sa gouvernance, Monsieur Tshisekedi n’aura pas renoncé, avec ses services et ses milices, à la répression et à la persécution des opposants politiques, des activistes de la société civile et des acteurs des médias ", ont-ils déclaré.

Ils ont ajouté :


"Aussi, attendu que jusqu’à ce jour, aucune enquête sérieuse n’a été diligentée pour faire toute la lumière sur l’assassinat de Chérubin OKENDE, de Giress MANZANZA, des fidèles UZALENDO, des détenus du CPRK MAKALA, et des victimes des violences d’État à KILWA et à LWILU, il est hors de question pour la RDC de prétendre siéger au sein d’une institution dont le but est de promouvoir les droits humains et les libertés publiques, qu’elle bafoue avec témérité."

Par la même occasion, ils disent attendre du gouvernement des réponses aux différentes préoccupations contenues dans leur mémo remis au ministre d'État, ministre de la Justice et Garde des Sceaux.

"A ce propos, le Cadre de concertation des forces politiques et sociales met en demeure le gouvernement, destinataire de son mémorandum, d’y apporter des réponses adéquates aux revendications exprimées. Nous réitérons notre appel à la libération immédiate et sans condition des prisonniers et détenus politiques, à la mise en place d’enquêtes pour faire toute la lumière sur les assassinats de Chérubin OKENDE et Giress MANZANZA, sur le carnage des Uzalendo à Goma, des détenus de Makala, et des victimes des tueries de KILWA et LWILU. C’est l’une des conditions essentielles pour la décrispation du climat politique dans le pays", ont-ils averti.

En ce qui concerne la manifestation du 25 septembre devant le Palais de Justice, ils ont noté que celle-ci a été un succès. Ils remercient "chaleureusement" l’ensemble des participants pour leur mobilisation, leur discipline et le respect des consignes données.

"Ils les encouragent à rester mobilisés pour les prochaines actions. Cette participation active au SIT-IN devant le Palais de Justice est la preuve éloquente de leur ferme condamnation de la violation de la Constitution et des lois de la République, des droits fondamentaux et des instruments juridiques internationaux de protection des droits de l’homme par le pouvoir en place, qui se livre en toute impunité aux arrestations et détentions arbitraires, aux violences sexuelles et sexistes dans les lieux de détention, à l’érosion de l’espace démocratique, etc.", ont-ils conclu.

Des centaines d'opposants politiques et mouvements citoyens ont manifesté le mercredi 25 septembre 2024 devant le Palais de Justice pour exiger la libération de ceux qu’ils considèrent comme des « prisonniers politiques et d’opinion » et dénoncer le rétrécissement de l’espace démocratique dans le pays. Leur mémo, adressé à la Première Ministre Judith Suminwa Tuluka, a été remis à Constant Mutamba, ministre d'État, ministre de la Justice et Garde des Sceaux, qui a promis d'examiner leurs revendications.

Clément MUAMBA