Kinshasa : “Coeur sans vie”, le livre de Patrick Bassham à découvrir à la Grande rentrée littéraire

Photo
Affiche de la présentation du livre "Cœur sans vie"

Auteur prolifique, résidant à Goma au Nord-Kivu, directeur des éditions Kivu Nyota, coordonnateur de l’association littéraire Badilika jeunes écrivains pour le changement ; Patrick Bassham a sa place à la Grande rentrée littéraire de Kinshasa. Encore plus, parce que cet écrivain en est à sa onzième publication, livre qu’il présente ce samedi 14 septembre, à Wallonie-Bruxelles.

Dénommé “Coeur sans vie”, dans cet énième ouvrage, l’auteur centre son récit sur les maux qui frappent la partie Est de la RDC avec la complicité de certains pays “amis”. 

« Ça me fait penser à comment la RDC a eu à rendre la main à ses voisins dans un esprit de collaboration, mais malheureusement tous ces gens auxquels on tend la main reviennent à nous poignarder dans le dos. Combien de conférences étatiques ont été mises en place pour espérer trouver une certaine paix ? », s’interroge Patrick Bassham.

En plus de prendre part afin de faire entendre cette voix de la dénonciation, la joie est immense pour ce membre du collectif des écrivains du Nord-Kivu qui participe pour la première fois à cette fête littéraire à Kinshasa, une première pour un écrivain venu tout droit de cette province de la RDC.

“ C’est un très grand plaisir, non pas que pour moi, mais au nom de tous les auteurs du collectif des écrivains au Nord-Kivu parce que ce sera aussi la première fois qu'un écrivain venu de cette province puisse prendre part à cet événement. Ce n’est pas un événement kinois mais il est national. Pour nous, c’est une grande avancée de la littérature locale dans l’Est qui est en train de se répandre au niveau national”, indique Patrick Bassham, à ACTUALITE.CD

“Coeur sans vie” est un livre qui rend hommage à toutes les victimes qui ont souffert de la guerre directement comme indirectement. C’est un livre qui donne de l’espoir, l’espoir aux enfants qui ont peur de naître dans les fusils, l’espoir à ceux qui ont peur de revenir dans l’Est parce qu’ils se disent qu’il fait noir ou rouge. 

“ C’est un livre dans lequel, je démontre que quelle que soit la durée de l’obscurité, la lumière va éclore. C’est aussi un hommage à la victoire du bien sur le mal ”, complète l’auteur.

Patrick Bassham revient, avec un style fictif, sur deux grands événements qui ont secoué la ville de Goma, notamment l’éruption volcanique de mai 2021 qui a entraîné des milliers des déplacés. Alors que la larve coulait, la guerre avait aussi éclaté. L’ouvrage est une série de témoignages de ceux qui ont fui la guerre. L’auteur dénonce également des crimes odieux qui n’ont jamais connu de jugement à l’instar du massacre de Kishishe en 2022 qui a fait deux centaines de morts.

“ Le personnage principal se retrouve dans une situation précaire où il doit faire confiance à son amie qui se retrouve en train de le poignarder dans le dos. Dans l’Est de la RDC, il y a des gens qui vivent mais qui ont perdu l’espoir de vivre. Le premier message est de dénoncer toutes ces atrocités et le deuxième est de démontrer que malgré tout, on parviendra à gagner. C’est pour plus de 15 millions de morts de la guerre et aussi les morts de l’éruption volcanique”, explique Patrick Bassham.

Depuis 2013, Patrick Bassham étale sa plume sur les maux de la RDC. Il se bat, dit-il, avec l’arme dont il dispose pour porter sa pierre à l’édifice de la construction de la paix. Dans autre livre “Le regard empoisonné”, il parle de conflit inter ethnique et prône le vivre ensemble. Il est également l’auteur de “Je voulais prêtre”, “Trahison”, “Le sermon du prince”, “Dois-je répudier ma femme”, “L’homme que je voulais épouser”, “Kipàanga” ou encore “La punaise du cœur”.

Kuzamba Mbuangu