AGOA 2025 à Kinshasa: " tous les États du monde, pour bénéficier de l'attention internationale, ont commencé par construire leur image" (Julien Paluku)

Julien Paluku Kahongya, ministre du commerce extérieur
Julien Paluku Kahongya, ministre du commerce extérieur

La capitale congolaise a été choisie pour accueillir le Forum de coopération commerciale et économique entre les États-Unis et l’Afrique subsaharienne (Forum AGOA) en 2025. La RDC a été préférée à d'autres nations candidates comme le Nigéria, l'Île Maurice et le Rwanda. Julien Paluku, ministre du commerce extérieur de la RDC, qui a annoncé la nouvelle, a salué cette décision, soulignant que la lettre de la Première ministre adressée aux participants du Forum AGOA a été déterminante dans l'obtention de cet événement prestigieux.

Interrogé sur le bénéfice que la RDC peut tirer de telles assises, Julien Paluku Kahongya révèle que cette activité donnera au pays la "visibilité" et la "lisibilité". À l'en croire, tous les États du monde, pour qu'ils bénéficient de l'attention internationale, ont commencé par construire leur image.

" Il sera bientôt mis en place le comité national AGOA, je pense qu'on va même mettre la presse comme partie prenante dans le comité national AGOA pour qu'ensemble nous puissions préparer cet événement. C'est un grand événement qui va créer la visibilité de la République Démocratique du Congo, qui va créer la lisibilité de la RDC. Beaucoup de gens se disent mais vous allez dépenser encore 1 million ou 2 millions USD pour organiser un forum, vous ne faîtes qu'organiser des forums. Tous les États du monde, pour qu'ils bénéficient de l'attention internationale, ont commencé par construire leur image ", a expliqué Julien Paluku lors d'un briefing presse co-animé avec son collègue de la communication et des médias, Patrick Muyaya, mercredi 14 août. 

Ces assises, selon Julien Paluku, auront également l'avantage de mettre ensemble les opérateurs économiques congolais et les opérateurs américains autour des différentes opportunités d'investissements.

"Quand on organise un forum comme ça la chambre du commerce des États-Unis d'Amérique que j'ai reçue à Washington DC va se déployer ici à Kinshasa pour rencontrer leurs homologues opérateurs économiques et échanger sur les opportunités d'affaires qu'on peut avoir avec les États-Unis d'Amérique. C'est cette tribune là qui devient la vitrine par excellence pour permettre aux opérateurs économiques américains d'être branchés sur les opérateurs économiques congolais et de commencer les affaires ", a-t-il fait remarquer dans son intervention 

Par ailleurs, il a révélé qu'il a été instruit avec l'accompagnement du gouvernement de capitaliser l'AGOA pour permettre à la RDC de constituer un véritable écosystème économique. 

" L'avantage d'appartenir dans cet espace, ce n'est pas seulement de commercer avec les États-Unis d'Amérique. Ces derniers voulaient pousser les pays africains à construire leur écosystème économique parce que quand on vous dit d'amener les produits vers les États-Unis d'Amérique, ça vous pousse à l'agriculture, à la transformation pour vous permettre d'accéder au marché américain sans paiement des frais des douanes.  Malheureusement beaucoup d'États africains n'ont pas saisi mais d'autres ont compris (...). Et nous, le chef de l'État et la Première ministre nous ont poussé d’aller aussi rapidement accéder à ce marché parce que c'est nous qui sommes le potentiel le plus important en Afrique ", a soutenu le ministre congolais du commerce extérieur. 

En décembre 2020 soit une année après l'accession de Felix Tshisekedi au pouvoir, la RDC a rejoint l’AGOA après dix ans de suspension. Ce retour était le fruit des avancées démocratiques et de beaucoup d’autres efforts fournis sur le plan économique. Cette loi a été promulguée en 2000 par l’ancien président américain Bill Clinton. Cette loi accorde une taxation préférentielle à des milliers de productions de l’Afrique subsaharienne exportées vers les USA.

L’objectif poursuivi par les autorités américaines est de permettre aux États bénéficiaires d’accroître leurs économies respectives afin qu’ils puissent affronter les défis de la mondialisation et parvenir à une stabilité politique et économique.

Clément MUAMBA