RDC : La menace de la variole compromet les opérations humanitaires dans l'est du pays

Le site des déplacés de Bulengo
Le site des déplacés de Bulengo

L'intensification des combats en République démocratique du Congo (RDC) a considérablement réduit l'espace de sécurité pour les travailleurs humanitaires, aggravant une situation déjà critique due à l'épidémie de variole. En juin, le Programme alimentaire mondial (PAM) n'a pas pu atteindre environ 170 000 personnes dans le nord du Nord-Kivu en raison de l'avancée des lignes de front du M23 dans le territoire de Lubero. Cette avancée a contraint les communautés et les travailleurs humanitaires présents à Lubero à fuir, perturbant ainsi les opérations dans la région.

Une trêve humanitaire, déclarée début juillet, permet actuellement au PAM de mobiliser les parties prenantes concernées pour reprendre ses opérations dans les zones touchées. Cependant, la situation reste précaire. Le retrait imminent de la MONUSCO du Sud-Kivu pourrait élargir le vide sécuritaire, menaçant la protection des civils et réduisant davantage l'espace humanitaire.

Les infrastructures routières médiocres et les récentes inondations dans le Sud-Kivu et le Tanganyika ont également entravé les opérations du PAM, limitant sa capacité à atteindre certaines zones touchées. L'approvisionnement reste un défi majeur, notamment avec l'augmentation des besoins humanitaires due aux récents combats.

Parallèlement, la propagation de la variole, avec plus de 9 000 cas enregistrés à la mi-juin, représente une menace sérieuse pour les opérations du PAM. La densité de population dans les camps de déplacés et le manque d'hygiène augmentent le risque de propagation rapide de la maladie. Les distributions alimentaires impliquent des contacts physiques constants entre les habitants des camps, le personnel du PAM et les partenaires coopérants, rendant les opérations particulièrement vulnérables.

Pour assurer la sécurité et le bien-être de tous, le PAM devra mettre en œuvre des mesures de prévention strictes, ce qui pourrait limiter ou retarder l'efficacité de ses opérations dans les mois à venir. Le contexte humanitaire demeure incertain, avec une population déplacée croissante et une crise sanitaire qui ne cesse de s'aggraver.