Kinshasa : atelier de dessin avec les enfants autistes à la galerie Malabo

Une dizaine d’enfants souffrant de l’autisme ont passé une journée artistique et récréative à la galerie congolaise d’art dénommée Malabo. Une séance de dessin avec l’artiste peintre Patrick Lomaliza a permis de les mettre dans les conditions normales afin de profiter de leurs vacances avec l’art et de surcroît de dénicher lequel de ceux-ci a le talent nécessaire pour y être orienté.

L’activité s’est déroulée dans la journée du mardi 30 juillet en présence des parents de ces enfants réunis dans l'association Débout pour l’autisme et la trisomie 21. Joie, rire, jeux, dessins peuvent résumer l’état d’esprit de ces enfants qui souffrent, non d’une maladie mentale, mais d’un trouble du neurodéveloppement. Ce qui explique qu’il y a des altérations du cerveau qui se mettent en place avant la naissance et sont impliqués dans le langage, la motricité, la perception, les émotions, les interactions sociales. Depuis 1996, l’autisme est reconnu comme un handicap.

L’amour et l’encadrement

Plusieurs parents, responsables d’associations, artistes présents à cette activité insistent sur le fait que l’amour et l’encadrement soient assurés pour ces enfants qui ont vivement besoin.

“ Ces enfants ont besoin de l’amour, de l’encadrement. Si l’accompagnement est bon, ils peuvent devenir des personnes utiles à la société dans l’art ou dans autres choses. C’est une maladie mais ils ne doivent pas être marginalisés ”, souligne Patrick Lomaliza.

Aussi, ont insisté les parents des enfants autistes que la discimination envers ceux-ci est injuste.

« Ce sont des enfants comme tout le monde. Ils sont victimes de plusieurs discriminations dans la société mais il ne faut pas les laisser à la maison, il faut les occuper. Ce qu’ils ont fait aujourd’hui, c’est extraordinaire. Que les autres parents aussi qui ont des enfants autistes, nous accompagnent dans ce beau travail, dans l’avenir ça sera bien », souhaite une mère d’une enfant autiste.

A une autre d’ajouter : 

“ Un enfant vivant avec handicap mental, un enfant autiste n’est pas une fatalité, avec beaucoup de considération et d’amours, on peut ressortir quelque chose d’extraordinaire dans ces enfants ”.

Dans cet exercice avec les enfants à la galerie Malabo, il a été découvert un certain talent et de l’imagination chez une partie d’enfants qui peut servir s’ils sont bien encadrés. “ Les enfants étaient dans leur assiette, ils étaient comme jouant à un jeu mais nous, c’était un moment de partage et d’analyse de la situation de chacun ”, ajoute Patrick Lomaliza.

Pour Docteur Shabani Nicole, cofondatrice de la fondation Bin biteko juwamani qui met la cause de l’enfant parmi ses préoccupations, on ne doit pas séparer les enfants sans handicap et ceux avec handicap. Cette activité a constitué une opportunité pour que les parents découvrent les talents cachés des enfants pour leur accorder leur autonomisation.

« Ils sont capables de faire énormément de choses. On a besoin qu’ils puissent voler de leurs propres ailes comme tout autre enfant. Ça dépend dans quelles conditions, on les met. Il y a beaucoup de footballeurs, d'artistes, etc. Qui sont dans le spectre de l’autisme parce qu’on les a mis dans les conditions normales de température et de pression », a-t-il dit.

Debout pour l’autisme

Marie-Rose Temo est présidente de l’association Débout pour l’autisme et la trisomie 21 et mère d’un garçon autiste de 14 ans. Elle est coorganisatrice de cette activité pour ces enfants autistes. Elle explique que ceux-ci aiment tout ce qui est couleur, tout ce qui brille, tout ce qui est art d’où le choix de la galerie Malabo pour cette activité vacancière malgré que certains d’entre eux ne sont pas scolarisés.

« Nous avons amené les enfants ici pour travailler sur leur intellect. Ça leur a permis de ressortir ce qu’ils ont en eux. On peut voir ce qu’ils ont en-dedans d’eux, à travers le dessin. Ils ne peuvent pas l’exprimer verbalement, mais ça permet aussi de détecter un certain talent. On peut sortir un enfant capable de créer quelque choses qui émerveille les gens », indique-t-elle.

Certains enfants seront orientés à l’aAcadémie des beaux-arts dans la mesure du possible. La jour d’avant, ils ont visité le Musée National de la RDC. Ces genres d’activités sont organisées par la fondation pour permettre aux enfants autistes de changer d’air. Une quinzaine d’enfants ont pris part à cette activité sur la trentaine que compte l’association dans l’ensemble.

La fondation Débout pour l’autisme et la trisomie 21 existe depuis 2019, elle accompagne les familles démunies, en organisant des visites dans certains sites avec des enfants, ils remettent des vivres, accompagnent des enfants autistes en cas de maladie, ils organisent des formations pour les parents des enfants autistes.

En outre, depuis que l'Assemblée générale des Nations Unies a désigné le 2 avril comme Journée mondiale de sensibilisation à l'autisme en 2007, les Nations Unies ont observé cette journée comme un moyen d'affirmer et de promouvoir la pleine réalisation de tous les droits de l'homme et libertés fondamentales des personnes autistes. Des progrès considérables ont été réalisés en matière de sensibilisation et d'acceptation de l'autisme, notamment grâce aux nombreux défenseurs de l'autisme qui ont travaillé sans relâche pour faire connaître l'expérience vécue par les personnes autistes au reste du monde.

Kuzamba Mbuangu