Le ministre d’État, ministre de la Justice et garde des sceaux, Constant Mutamba, a déclaré ce samedi que les mesures de désengorgement de la prison centrale de Makala ne concerneront pas les détourneurs de fonds publics, dont les biens seront systématiquement confisqués. Cette annonce a été faite lors de la cérémonie de libération d’un lot de détenus, visant à réduire la surpopulation carcérale.
Lors de cette cérémonie, le ministre Mutamba a supervisé la libération de 421 détenus sur les 15 300 que compte actuellement la prison de Makala, dont seulement 2540 sont condamnés. Il a promis de poursuivre les désengorgements chaque semaine tout en améliorant les conditions de détention.
« Nous voyons dans quelle mesure drastiquement désengorger et réhabiliter la prison de fond en comble. Nous avons identifié un nouveau site pour y construire une prison moderne. À partir de maintenant, seuls les cas graves seront envoyés à Makala », a déclaré le ministre Mutamba. Il a également annoncé que les magistrats ne transféreront plus systématiquement tous les prévenus à Makala et que des amendes transactionnelles seront favorisées pour certains litiges mineurs.
Les mesures de désengorgement comprennent la réhabilitation des infrastructures sanitaires de la prison et la libération des détenus en état de santé critique. Toutefois, les détourneurs de deniers publics sont exclus de ce processus et feront l’objet de confiscations de leurs biens, dans le cadre de la lutte contre la délinquance économique et financière.
Le Centre de recherche en finances publiques et développement local (Crefdl) avait également appelé à l’adoption d’une loi anti-corruption et à la création de tribunaux spécialisés épaulés par un parquet financier, pour résoudre les problèmes de corruption qui gangrènent tous les secteurs de la vie publique, y compris celui de la justice en RDC. Selon un récent rapport de la Cour des comptes, plus de 8 millions USD de recettes ont été détournées au sein des tribunaux, parquets et services de police à Kinshasa, soulignant l’urgence de réformes pour combattre la corruption.
Clément Muamba