Le docteur Didier Buingo, membre du groupe Goma actif, révèle qu’en dehors des difficultés liées à la nutrition, la précarité sanitaire sévit dans des sites de déplacés situés autour de la ville de Goma, chef-lieu du Nord-Kivu.
A l'en croire, ce sont les enfants, les femmes enceintes et les personnes de troisième âge qui sont les plus touchés par cette précarité.
" Nous remarquons le plus souvent que l'hygiène défectueuse dans les camps des déplacés expose plus les enfants surtout. Nous sommes sans ignorer que l'état nutritionnel est vraiment à plaindre, ajouter cette hygiène défectueuse. Nous remarquons qu'il y a la dermatose, des maladies de mains sales, des infections uro-génitales même chez les petites filles de deux ou trois ans ", a-t-il déclaré au cours d’une interview à Radio Okapi.
Didier Buingo note qu’au sein de Goma actif où il y a plusieurs bénévoles parmi lesquels des médecins et des infirmiers, ils se sont engagés à accompagner ces différentes couches des populations déplacées. " Nous essayons de faire un triage. Les cas que nous pouvons prendre en charge à notre niveau ", dit-il, tout en affirmant qu’ils aident aussi à transférer " dans des centres de santé ou des structures adaptées " des cas qu’ils ne peuvent prendre en charge.
" Nous organisons des séances de terrain avec nos équipes pour le cas, par exemple, de dermatose, Otite, pour donner certains pansements, des médicaments de première nécessité et si nous trouvons que ce nécessaire que l'enfant aie dans une structure un peu plus adaptée nous l'envoyons là pour avoir des soins plus appropriés ", poursuit-il.
Le docteur Didier Buingo fait également un plaidoyer à l’endroit des autorités gouvernementales.
" Premièrement nous demandons aux autorités de mettre en place un paquet minimum des soins de santé primaires dans le camp des déplacés. Bien sûr que ça relève d’un grand défi mais c’est nécessaire pour permettre un accès rapproché aux soins de cette population déplacée ", a-t-il conclu.
Le groupe de volontaires de Goma actif est un collectif permanent des médecins et infirmiers dans différents sites des déplacés à Goma depuis le début de la crise sécuritaire au Nord-Kivu. D’après M. Buingo, plus de 200 patients sont suivis depuis le mois d’avril 2024.
Kerene Ndayi, stagiaire Université Révérend KiM