L’instruction de l’affaire de l’attaque de la résidence de Vital Kamerhe et du coup d’état manqué, s’est poursuivie ce lundi 22 juillet devant le tribunal militaire de garnison de la Gombe, siégeant en audience foraine à la prison militaire de Ndolo. Pour l’audience de ce jour, le tribunal a interrogé le prévenu Malanda Vangila Albert, considéré par le ministère public comme la personne qui aurait reçu les tenues militaires pour toute la bande depuis l’étranger
Dans ses réponses aux questions du tribunal, le prévenu a indiqué qu’il aurait été mis en contact avec Aboubacar par un de ses frères vivant en Europe, avant de relater ses venues à Kinshasa avec les autres assaillants dans la nuit du 19 mai dernier. Il est aussi revenu sur les colis qu’il avait récupéré. S’il affirme avoir reçu uniquement des sacs sans savoir les contenus, le ministère public soutient que ces sacs contenaient des tenues militaires. D’après le ministère public, le prévenu avait récupéré ces tenues un mois auparavant et était allé chercher les autres prévenus pour les transporter à Kinshasa.
Le prévenu soutient qu’il avait été contacté pour une formation et par la suite, contraint de porter les armes et de participer aux attaques.
L’organe de la loi est revenu sur les déclarations du prévenu lors de l’instruction pré juridictionnelle et a soutenu que ce dernier a quitté son travail au Ministère des Finances de la province du Kongo Central pour rejoindre le mouvement insurrectionnel. Toujours d’après le ministère public, le prévenu avait planifié ces attaques avec Christian Malanga, Aboubacar, etc.
Toujours au cours de l’audience de ce jour, le tribunal a également interrogé Kabamba Lofo Jonathan, un motard recruté par Christian Malanga à Kinshasa.
Le tribunal a eu à interroger un bon nombre des prévenus lors des audiences antérieures : le Britannique d’origine Congolaise Youssouf Ezangi, les sujets américains Marcel Malanga, Benjamin Zalman et Taylor Christian Thomson, le Belge d’origine Congolaise Jean-Jacques Wondo, Kamanda Kadima Franck, Mavungu Lubongo Bienvenu, les responsables de l’auberge Chez Momo ainsi que leurs employés. Nombreux d’entre eux soutiennent avoir été contraints de participer aux attaques de la résidence de Vital Kamerhe et du Palais de la Nation. Sauf Wondo qui ne reconnaît pas un quelconque lien avec les assaillants et leur coup manqué. Mais le Ministère public réplique à leurs allégations en se basant de leurs déclarations consignées dans les procès-verbaux établis dans la phase pré juridictionnelle devant l’Officier de police judiciaire et à l’Auditorat militaire.
Les 51 prévenus sont poursuivis pour terrorisme, détention illégale d’armes de guerre, tentative d’assassinat, association des malfaiteurs, meurtres, financement du terrorisme. Des infractions punissables jusqu’à la peine de mort, laquelle pourrait être exécutée en vertu de la levée du moratoire intervenue le 13 mars 2024.
Clément Muamba