Procès de la tentative de coup d'état : ce qu'il faut savoir et retenir de l'audience du vendredi 19 juillet

Les prévenus dans l'affaire coup d'Etat manqué
Les prévenus dans l'affaire coup d'Etat manqué

Le Tribunal militaire garnison de  Kinshasa/Gombe poursuit l’instruction de l’affaire de la tentative de coup d’état et de l’attaque de la résidence de Vital Kamerhe, l'actuel Président de l'Assemblée nationale. Au cours de l’audience foraine  qui s’est tenue ce vendredi 19 juillet 2024 à la prison militaire de Ndolo, plusieurs prévenus ont été interrogés par la juridiction militaire, notamment sur leur implication dans la commission des infractions poursuivies. L’audience s’est tenue jusque dans la soirée et le tribunal militaire a décidé de renvoyer l’affaire le lundi 22 juillet 2024 à 9H30'.

"Nous allons suspendre la présente instruction et à l'audience prochaine lundi 22 juillet nous allons prendre Malanda, Kabamba, Mpaka, Sunda, Lelo, Mayala, Lumwamu et les autres qu'ils se préparent là ça sera pour l'audience de lundi 22 mais à l'audience de vendredi là on pourra projeter les images pour aller vite" a déclaré le Major Ewume Ampia Freddy, Juge président du tribunal garnison de Kinshasa/Gombe.

Au cours de l'audience de ce vendredi, 4 prévenus étaient à la barre. Le premier à ouvrir le jeu était Kindombe Mbemba Fils, gérant de l'agence (agence de transport) qui a transporté les assaillants du Kongo Central vers Kinshasa, suivi de Egwake Mwaso Faustin, propriétaire de l'agence (société de transport) qui a transporté les assaillants du Kongo Central vers Kinshasa. Ils sont poursuivis par le ministère public pour des faits tels que association des malfaiteurs.

Des allégations rejetées par les deux prévenus. Ils estiment être également victimes de la bande de Christian Malanga sans pour autant être impliqué dans la démarche de tentative de coup d'état. Pour soutenir leur argumentaire, ils n'ont pas pris part aux événements du 19 mai. A leur arrivée à l'hôtel Momo 19 quartier général des assaillants avant l'assaut, ils étaient déjà victimes de menaces et ils ont réussi à s'évader.

Une autre prévenue du jour c'est Madame Mbemba Ndona Mado, Technicienne de Surface au Palais de la Nation et grande sœur d'un autre prévenu Kindombe Mbemba Fils. Selon le Ministère Public, c'est elle qui a servi de relai à Christian Malanga sur la connaissance du Palais de la Nation.

"Elle est au Palais de la Nation, nous l'avons acté devant votre auguste tribunal pour cette association avec un mouvement armé. Connaissant bien le palais de la nation ou elle œuvre en tant que Nettoyeuse, elle sillonne tous les bureaux, elle met la propreté partout à ce titre elle est là au lieu de faire le travail dignement et loyalement, la dame a joué un rôle d'informatrice de la bande armée. Tous les plannings joués avant l'acte par Malanda Christian étant à l'auberge Momo, tout ce qu'elle a planifié avait pour but renverser le régime. La Dame a donné à Malanga les pistes sur comment accéder au Palais de la nation, un assaillant qui emmène toute une cohorte ne pouvait pas conduire une cohorte de renversement de régime, accéder au Palais de la Nation sans préalablement être informé" a déclaré le ministère public,  le Lieutenant colonel Radjabu Bashiru Innocent

Des allégations rejetées par la concernée qui affirme n'avoir pas eu des contacts avec Christian Malanga.

"Si je m'étais rendue à la DEMIAP parceque Fils Kindombe Mbemba est mon petit frère, lorsque j'ai appris qu'il ne se voyait pas et j'ai appris que ses collègues avec qu'il était, sont à la DEMIAP c'est pourquoi j'étais parti pour me renseigner. À la date du 19 mai, j'avais une fête, notre sœur de l'église a fait marier sa fille et comme nous faisons partie de l'équipe du sociale, nous étions retenus pour faire la cuisine depuis samedi 18 mai. Mon dernier jour au Palais de la nation c'était le jeudi le 16 mai à 15H, le 17 mai c'était vendredi une fériée on ne travaille pas et samedi je suis allée au programme de ma sœur de l'église" a-t-elle répliqué dans son intervention 

Un autre prévenu du jour auditionné, c'est Monsieur Mimbu Ndongala Guy-Vincent, Agent à l'Assemblée provinciale du Kongo Central. Un des assaillants recrutés au Kongo Central pour rejoindre Malanga à Kinshasa. Il a révélé qu'il a été recruté pas pour faire le Coup d'État, s'il avait rejoint le groupe de Malanga c'est parcequ'on lui avait dit qu'il s'agissait d'une ONG spécialisée dans l'octroi d'emplois. À l'en croire, c'était une occasion pour lui de rejoindre le groupe pour en savoir un peu plus en vue de trouver un emploi pour ses enfants

Demande de comparution de quelques renseignants

Par ailleurs, au cours de la même audience, le ministère public le Lieutenant colonel Radjabu Bashiru Innocent a sollicité du tribunal la comparution de quelques renseignants

"Nous avons déposé notre liste des renseignants,il y a deux policiers de la LENI ( Légion Nationale D'intervention Rapide) que nous voudrions qu'ils viennent vous dire comment ils ont été bastonés, molestés par les prévenus. Mais aussi la comparution d'un autre renseignant qui est le gérant de l'hôtel Pajera, au quartier Basoko ici à Ngaliema nous allon communiquer l'adresse Monsieur le Président au greffe. Il vient comme renseignant par rapport au prévenu Jean-Jacques Wondo" a plaidé le magistrat du parquet 

En réaction,"Le Tribunal verra s'il faut qu'il vienne le lundi ou le vendredi" a réagi le Major Ewume Ampia Freddy, Juge président du tribunal garnison de Kinshasa/Gombe

Les 51 prévenus sont poursuivis pour terrorisme, détention illégale d’armes de guerre, tentative d’assassinat, association des malfaiteurs, meurtres, financement du terrorisme. Des infractions punissables jusqu’à la peine de mort.

Clément MUAMBA