Affaire de tentative de coup d’Etat: le tribunal a interrogé la nettoyeuse du Palais de la Nation, considérée comme celle qui aurait servi de relai aux assaillants

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Le tribunal militaire de garnison de Kinshasa/Gombe a poursuivi ce vendredi 19 juillet 2024, l’instruction de l’affaire de l’attaque de la résidence de Vital Kamerhe et du coup d’Etat manqué. Cette juridiction, siégeant à la prison militaire de Ndolo en audience foraine, a interrogé d’autres prévenus, notamment Madame Mbemba Ndona Mado. Cette dernière, nettoyeuse au Palais de la nation,  est considérée par le ministère public comme la personne qui a communiqué aux assaillants les différentes informations qui leur a permis d’accéder dans le bâtiment abritant les bureaux du Chef de l’Etat.

Selon les avocats de cette prévenue, le ministère public n’a pas apporté des preuves de ces allégations.

« C’est ça notre regret de constater que le ministère public met tout le monde dans le même sac. Il utilise un principe dépassé (…), ce qu’il a appelé, le principe d’emprunt de criminalité. Dans l’ancien temps ça existait mais ça n’existe pas depuis 2005. On a déjà aboli ça en 2005 mais il nous ramène ça en 2024. Donc sur le plan de la légistique, de la jurisprudence, il est en retard. Ce principe voudrait dire en son temps qu’en présence d’un cas de participation criminelle, plusieurs personnes ont commis l’infraction, le ministère public ne sachant pas qui est le vrai auteur de l’infraction, il condamne tout le monde, il met tout le monde dans le même sac. Le ministère public n’apporte aucune preuve dans tout ce procès. Il fait des raisonnements analogues, il fait des déductions compliquées qui n’existent pas en droit pénal », a expliqué Maître Charles Kosesu, avocat de la prévenue.

Lors des audiences antérieures, plusieurs prévenus sont passés devant la barre pour donner leur version des faits pour lesquels ils sont arrêtés. Le tribunal a commencé par le Britannique d'origine congolaise Youssouf Ezangi considéré par le ministère public comme le coordonnateur adjoint du mouvement New Zaïre après Christian Malanga tué. Les juges ont ensuite interrogé les sujets américains Marcel Malanga, Benjamin Zalman et Taylor Christian Thomson, Jean-Jacques Wondo, expert militaire Belgo-Congolais. Egalement Kamanda Kadima Franck et Mavungu Lubongo Bienvenu, respectivement conducteur et convoyeur du véhicule qui a conduit les assaillants de Matadi à l'auberge Momo à Kinshasa où ils se sont rassemblés avant de lancer l'assaut dans la nuit du 18 au 19 mai. La propriétaire de l’auberge Momo, son mari et quelques employés, ont également été interrogés.

Les 51 prévenus sont poursuivis pour terrorisme, détention illégale d’armes de guerre, tentative d’assassinat, association des malfaiteurs, meurtres, financement du terrorisme. Des infractions punissables jusqu’à la peine de mort, laquelle pourrait être exécutée en vertu de la levée du moratoire intervenue le 13 mars 2024.

Clément Muamba