Depuis ce matin, des centaines de manifestants sont dans la rue à Butembo (Nord-Kivu), sur la route nationale numéro deux pour condamner la progression des rebelles du M23 en territoire de Lubero.
Ce sont en majorité des jeunes issus des différents groupes de pression et mouvements citoyens qui ont fait une procession sur une distance d’environ 20 kilomètres à pied jusqu'à atteindre le village de Musienene.
Kavira Mastaki, âgée de 35 ans, est parmi les manifestants. « Nous ne voulons pas que les M23 arrivent à Butembo, ils ne doivent pas traverser la barrière de Lubero. Ils ne doivent plus progresser, voilà pourquoi nous marchons aux côtés des autres », indique-t-elle.
Le 28 juin, le verrou stratégique de Kanyabayonga a sauté, permettant aux hommes de Sultani Makenga et à leurs alliés rwandais d’occuper plusieurs agglomérations du sud de Lubero dont Kirumba, le plus grand centre commercial du territoire. Les manifestants veulent aussi dénoncer la prise d’otage de la population.
« Nous marchons pour dénoncer ce qui se passe à Kirumba et Kanyabayonga. La population est prise en otage par les rebelles du M23, nous voulons montrer à Nangaa que ce qu’il fait dans ces entités ne va pas se produire dans les agglomérations de Lubero ou Butembo », explique pour sa part Paluku Mahamba, tenant une croix avec l’effigie du président rwandais Paul Kagame.
Il n’y a pas que la marche qui est au rendez-vous, les activités socio-économiques sont aussi paralysées dans la ville de Butembo. Cela, en dépit de la présence dans la zone, d’une délégation gouvernementale conduite par le vice-premier ministre de l’intérieur.
Yassin Kombi, à Butembo