RDC: entre pollution de l’environnement et misère de la population à Moanda, Perenco se dédouane des critiques contre son exploitation du pétrole

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Visée par de nombreuses critiques sur les conséquences climatiques de l'exploitation du pétrole à Moanda, dans l’extrême ouest de la RDC, province du Kongo-Central, la société Perenco, une compagnie franco-britannique d’exploitation pétrolière, nie toute implication dans la dégradation de l’environnement.

Interrogé par ACTUALITE. CD au sortir d'une réunion consultative ce lundi à Moanda avec le caucus des députés nationaux du Kongo central et plusieurs associations de la société civile autour de Molendo Sakombi, ministre des Hydrocarbures, Arthur Gueriot, directeur général de Perenco en RDC affirme que son entreprise  exerce ses activités dans le respect des normes environnementales en vigueur. Elle fait par ailleurs l'objet de plusieurs contrôles tant par des organismes nationaux qu’internationaux, précise-t-il. 

Selon lui, les accusations d’atteintes à l’environnement relèvent de la désinformation ciblant l’entreprise.

« Il y a effectivement beaucoup de personnes qui véhiculent de fausses informations et d’autres informations à caractère de marchandage. Nous avons une démarche résolue de protection de l’environnement », a-t-il expliqué.

Il indique par ailleurs que Perenco sponsorise des activités d’assainissement à Moanda.

« À ce titre, nous accompagnons une société dans le recyclage des déchets plastiques qui traînent dans les rues de Moanda et qui sont charriés par le fleuve Congo. Cette société soutient également les villages qui font la collecte de ces déchets en les rémunérant. Ces déchets plastiques sont transformés en produits revalorisés, revendus par la suite », renseigne-t-il. 

Cependant, la population locale a une autre perception de la situation. Outre des témoignages sur les conséquences néfastes de l’exploitation pétrolière par Perenco, elle affirme vivre dans un état de grande pauvreté. Pas d’électricité, pas d’accès à l’eau potable, pas d’infrastructures routières, sanitaires ainsi que scolaires,  pas d’emploi, a expliqué à la presse ce lundi Pauline Mbenza, deuxième vice-présidente du comité de concertation du territoire de Moanda (CCTM), une structure créée pour accompagner les projets de développement de ce coin du pays. 

D’autre part, plusieurs rapports ont affirmé qu’il y a bel et bien un coût environnemental et humain à l’exploitation pétrolière par Perenco.

Investigate Europe, une structure réunissant des journalistes d’investigation sur les questions européennes, a recensé 167 signalements de pollution due à l’exploitation pétrolière par Perenco entre 2012 et 2021.

Cette situation met en péril notamment les espèces protégées du parc marin des mangroves, créé en 1992 pour la protection de certaines espèces comme les hippopotames, les lamantins, les singes et les tortues.

Bruno Nsaka