22 militaires FARDC ont été condamnés à mort pour fuite devant l'ennemi, trois autres à 10 ans de prison pour dissipation de munitions et trois officiers subalternes, notamment des capitaines, ont été acquittés faute de preuves. Tel est la sentence prononcée ce lundi 8 juillet par le tribunal militaire de garnison de Butembo à l'encontre des militaires poursuivis depuis 4 juillet à Lubero-centre pour diverses infractions commises en pleine guerre contre le M23 dans le Sud de Lubero (Nord-Kivu).
Les 22 militaires condamnés à mort ont été reconnus coupables de lâcheté pour avoir fui devant l'ennemi. Ces militaires ont été arrêtés en dehors des zones de déploiement de leurs unités, après la chute des cités de Kanyabayonga, Kayna et Kirumba entre les mains des rebelles du M23. Parmi ces condamnés à mort, certains s'étaient également rendus coupables de pillages des biens des habitants ainsi que ceux de l'hôpital général de référence d'Alimbongo en pleine opérations, d'autres encore avaient perdu leurs armes de guerre ainsi que des munitions.
Des infractions qui valent la peine capitale, d'après le code pénal militaire.
Les militaires condamnés à 10 ans de prison s'étaient illustrés dans la dissipation des munitions en tirant des balles en l'air sans raison.
Un autre militaire a écopé de 20 ans de prison pour viol d'une femme à Mbingi.
Les trois militaires acquittés sont des officiers subalternes de grade de capitaine. Le tribunal militaire a répondu que les prévenus ne sont pas coupables de lâcheté. Car ces officiers ont été arrêtés dans les villages où étaient déployées leurs unités et n'avaient donc pas fui devant l'ennemi. Ainsi le tribunal les a acquittés et a ordonné leurs libérations immédiates.
Les condamnés ont cinq jours francs pour interjeter appel. "Oui, nous irons en appel", a déclaré Maître Jules Muvweko qui défendait les prévenus. Il se dit non satisfait du jugement rendu.
"On n'est pas satisfait comme tel, probablement nous allons acter notre appel dans le délai et nous sommes sûr et certain qu'à la cour (militaire ), on acquittera plus de la moitié des condamnés", espère-t-il.
Mais le ministère public se réjouit du travail abattu qui vise à remettre de la discipline dans le rang des militaires déployés aux fronts contre le M23.
"Je suis satisfaite. J'ai gagné le combat. Obtenir les condamnations, ça veut dire que nous avons été à la hauteur", s'est félicité la capitaine magistrate Kahambu Mélissa, premier substitut de l'auditeur militaire de garnison de Butembo.
Ces jugements marquent donc la fin de ce feuilleton judiciaire débuté le 3 juillet dernier à Alimbongo par la condamnation de 27 autres militaires fuyards.
Claude Sengenya