La mission permanente de la République Démocratique du Congo auprès des Nations-Unies a fait une mise au point sur la reconduction du régime des sanctions contre la République Démocratique du Congo. Se basant sur une certaine opinion qui estime que le Conseil de sécurité des Nations-Unies ne devrait pas reconduire son régime de sanctions contre la RDC au motif de l'obligation de notification qui pesait sur la RDC déjà levée en 2022, la partie congolaise précise que pareille interprétation relève d'une non-maîtrise de la pratique du Conseil de sécurité en la matière, du modus operandi du régime de sanctions du Conseil et de l'embargo institué à cet effet.
"La levée de l'obligation de notification d'achat d'armes qui pesait sur la RDC ne met pas fin au Régime des sanctions contre la RDC car, le Comité va continuer à surveiller l'embargo contre toutes les personnes et entités non gouvernementales menant des activités sur le territoire de la République Démocratique du Congo. De même, le Groupe d'experts chargé d'assister le Comité des sanctions du Conseil de sécurité va poursuivre sa mission d'enquêter et de dénoncer les exactions commises à l'Est du pays par les groupes armés et les pays qui nous agressent. C'est pour cette raison que, le Conseil de sécurité a renouvelé le régime de sanctions respectivement le 27 juin 2023 (résolution 2688), le 1er juillet 2024 (résolution 2738) et va le renouveler encore le 1er juillet 2025, sans porter atteinte à l'application des mesures d'allègement concernant la levée de l'obligation de notification décrétée décembre 2022", explique la mission dirigée par l'ambassadeur Zénon Mukongo, dans un communiqué publié mercredi 3 juillet.
En date du 1er juillet 2024, à l'unanimité de ses membres, le Conseil de sécurité a décidé, de reconduire le régime de sanctions contre la République Démocratique du Congo (RDC) jusqu'au 1er juillet 2025 et de proroger le mandat du Groupe d'experts chargé d'assister le Comité des sanctions jusqu'au 1er août 2025. Pour la mission de la RDC auprès de l'ONU, il ne pouvait pas en être autrement car, l'exercice relève de la routine à laquelle le Conseil se livre chaque année depuis le 12 mars 2004, date à laquelle ses membres ont adopté la résolution 1533 (2004) par laquelle ils ont réaffirmé leur préoccupation devant la présence de groupes armés et de milices dans l'est de la République Démocratique du Congo, en particulier dans le Nord et le Sud-Kivu et en Ituri, qui perpétuent un climat d'insécurité dans l'ensemble de la région.
"Le Conseil le fait et le fera toujours pour des raisons évidentes et aussi longtemps que les groupes armés actifs sur le territoire congolais seront illicitement alimentés en armes par des réseaux mafieux. Ne pas le faire aurait été suicidaire pour le pays car, cela priverait au Conseil de sécurité et à la RDC le bénéfice de connaître les exactions commises à l'Est du pays par les groupes armés et les armées étrangères, de contrôler et de surveiller les flux d'armes au profit des groupes armés et de proposer les sanctions contre les récalcitrants", souligne la représentation de la RDC auprès des Nations Unies.
Depuis plus de trois décennies déjà, la République Démocratique du Congo fait face à l'activisme des groupes armés locaux et étrangers. Cette situation est à la base de la détérioration de la situation sécuritaire dans cette partie du pays. La situation s'est empirée davantage depuis la résurgence des rebelles du M23 soutenus par le régime de Paul Kagame. Ce mouvement occupe désormais une grande partie des territoires de la province du Nord-Kivu.
Clément MUAMBA