Neuf creuseurs artisanaux ont trouvé la mort à la suite d’un éboulement survenu dans la mine artisanale de Tulizembe du 13 au 14 juin dernier. C'est une zone d'exploitation artisanale située à une trentaine de kilomètres de la ville de Kolwezi (Lualaba). Cet incident survient après celui enregistré toujours dans la même carrière au mois d'avril de cette année. Et donc, en l'espace de trois mois seulement, 17 morts sont enregistrés dans la carrière minière artisanale de Tulizembe. Les victimes sont toutes des exploitants artisanaux qui y travaillent.
Cette situation désastreuse inquiète l'Observatoire de Ressources Naturelles d’Afrique Australe, une organisation non gouvernementale qui en appelle à la responsabilité de l'État, à garantir la sécurité des artisanaux. Dans un communiqué mercredi, cet organisme dit craindre que ces incidents n’entachent la réputation du cobalt congolais.
"Les responsables de la coopérative minière CMKK ont de la négligence. Ils ont laissé ou autorisé les exploitants miniers à travailler pendant la nuit. Chose qui viole les règles établies par SAEMAPE, service technique du ministère des Mines. La récurrence de ces accidents est essentiellement due à la non-observance des mesures de sécurité dans les sites miniers artisanaux et à la négligence des responsables de la coopérative minière qui ont laissé ou autorisé les exploitants miniers à travailler pendant la nuit. Au-delà des conséquences économiques et sociales sur les familles des exploitants artisanaux décédés", peut-on lire dans ce communiqué.
Et de poursuivre :
"Ces accidents sont susceptibles d’avoir des impacts négatifs sur la chaîne d’approvisionnement des minerais d’exploitation artisanale et sur la réputation du cobalt d’origine congolaise dans ce contexte de transition énergétique."
Ainsi, SARW recommande aux autorités politiques provinciales de diligenter des enquêtes pour établir la chaîne des responsabilités sur les deux cas d’accidents mortels intervenus sur le site de Tulizembe et sanctionner les coupables; procéder au recensement de tous les ayants-droits des exploitants artisanaux décédés afin de leur octroyer des indemnisations justes et équitables, et prendre toutes les dispositions utiles pour éviter les accidents mortels dans les sites miniers.
Contacté par ACTUALITE.CD, le responsable de la coopérative CMKK, Alain Kapaka reconnaît les faits et indique que la plupart des mineurs sont clandestins car, n'étant pas recensés par sa coopérative.
"Le dernier incident s’est produit à la carrière de Tulizembe la nuit du 13 au 14 juin dernier. En effet, neuf exploitants artisanaux ont perdu la vie lors du glissement de terrain. Tous les corps ont été retirés des décombres, seules les familles de deux victimes ont été retrouvées. Vous savez, notre carrière minière comptait 2.000 exploitants. Mais à l'heure actuelle, ce chiffre a doublé. On est à 5.000 et nous ne connaissons pas la provenance de la plupart d’entre eux. Ces exploitants se sont introduits nuitamment dans la mine et ont creusé sur un coin de la mine interdite. Voilà pourquoi on a enregistré le pire", a déclaré Alain Kapaka, directeur général de la société coopérative CMKK.
Pour l'instant, le SAEMAP, direction provinciale du Lualaba a pris des mesures pour sécuriser le site en attendant d'élucider les vraies causes des accidents dans cette mine.
Ben AKILI