RDC/Elections locales: clôture de l’atelier sur la participation qualitative des femmes pour une décentralisation inclusive, plusieurs propositions de réformes élaborées

Clôture de l'atelier sur la participation qualitative des femmes pour une décentralisation inclusive aux élections locales
Clôture de l'atelier sur la participation qualitative des femmes pour une décentralisation inclusive aux élections locales

Après deux jours de travaux, l’atelier sur « Elections locales : participation qualitative des femmes pour une décentralisation inclusive », organisé par l’Institut républicain international (IRI) en collaboration avec la fondation internationale pour les systèmes électoraux (IFES) et la Mission des Nations Unies pour la stabilisation en RDC (Monusco), s’est clôturé mercredi 26 juin à Kinshasa. 

Les participants et participantes parmi lesquels des femmes politiques dans leur diversité et celles issues des organisations de la société civile ou encore ceux issus de la cellule genre de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) ont élaboré des propositions de réformes électorales afin de promouvoir la participation des femmes à tous les niveaux. 

Pour ce faire, trois groupes ont été constitués lors de cette deuxième journée de travaux. Le premier groupe s’est attelé à identifier les réformes électorales touchant le domaine administratif, la cible, les actions ou l’action de la cible, résultat ou changement attendu et aussi l’action pour atteindre ce résultat. Suivant la même procédure, le deuxième groupe s’est focalisé sur l’identification des réformes qui touchent le domaine juridique tandis que le troisième groupe, quant à lui, a identifié les réformes qui concernent le domaine politique. 

Ces travaux ont été facilités par maître Assoumani Ibrahim Kiakwamungu, facilitateur d’atelier au sein de Building Resources in Democracy, governance and Elections (BRIDGE). L'intervenant a axé sa présentation, qui a précédé les travaux en groupe proprement dits, sur la rétrospective sur les réformes axées sur la participation des femmes. Me Assoumani est revenu sur la notion de reformes électorales, le cycle électoral, les parties prenantes au processus électoral, l’évaluation de la participation de la femme, les relations avec les parties prenantes, etc. 

Les recommandations 

Dans leurs différents groupes de travail, les participants ont pu identifier quelques réformes qu’ils soumettront aux autorités sous forme des recommandations. 

Parmi celles-ci, dans le domaine administratif, les participants ont recommandé que la CENI soit indépendante pour notamment avoir comme résultat, un  taux élevé de la participation de la femme sur les listes électorales. Ils ont également recommandé de recruter des interprètes en langues de signes pour faciliter l’intégration des Personnes vivant avec Handicap (PVH).  

Dans le domaine juridique, les participants recommandent, entre autres, de rendre contraignant l’article 13 de la loi électorale - la liste qui aligne 50% au minimum de femmes dans une circonscription est exemptée du paiement du cautionnement, ndlr - ; la réduction des frais de caution des candidates indépendantes lors du dépôt des candidatures ; la prise en compte de la parité dans le choix de deux suppléants. 

Enfin, dans le domaine politique, les participants ont recommandé la désignation d’une femme à la tête de la CENI. Ils ont, à cet effet, ciblé les organisations de la société civile particulièrement les confessions religieuses, le parlement ainsi que le président de la République pour obtenir ce résultat. Ils ont aussi recommandé la mise en place effective de la loi sur le financement des partis politiques ou encore la modification et le complément de la loi portant organisation des élections en RDC : la suppression de la suppléance généalogique, la suppression du seuil. 

Esther Bikale, femme politique et participante à l’atelier, se réjouit du déroulement des travaux et pense que leurs plaidoyers trouveront un échos favorable. “ Nous connaissons les contraintes auxquelles les femmes sont confrontées. Nous avons, ensemble, essayé d’évoquer ces contraintes et soumettre des plaidoyers à qui de droit ”, a-t-elle déclaré à Actualite.cd. 

Initiation au WikiGap 

La participation qualitative de la femme au processus électoral renvoie aussi à son image et aussi à l’accessibilité de ses informations notamment sur internet. C’est dans ce souci que les participants et participantes à cet atelier ont été sensibilisés au projet WikiGap, qui est une campagne, qui a pour objectif de réduire l’écart entre le nombre d’articles consacrés aux femmes et aux hommes sur Wikipédia. Cette séance a été animée par Nixon Mukoko, formateur certifié de Wikipédia et coordonnateur de l'association WikiLinguila. A l’issue de cette présentation, qui a essentiellement porté sur le fonctionnement et les règles de Wikipédia et ses projets frères, les femmes impliquées en politique ont rédigé leurs brèves biographies qui ont été soumises aux organisateurs pour examiner l’opportunité d’en faire une biographie publiable sur WikiGap.

Présent durant ces deux jours d’atelier, le représentant de la cellule genre de la CENI a remercié les organisateurs pour avoir “ associé la CENI dans cet atelier très important”, a-t-il fait savoir. “Je félicite aussi les participants pour leurs recommandations très pertinentes dans un débat très animé. Je réitère, enfin, la disponibilité de la CENI à continuer à collaborer avec toutes les parties prenantes dans le cadre de concertation. A chaque fois que la CENI sera sollicitée, elle sera là présente”, a-t-il ajouté. 

Les Rappelons que pour les organisateurs, les élections locales prévues en 2024 et les scrutins législatifs prévus le 5 octobre au Nord-Kivu (Rutshuru, Masisi) et au Mai-Ndombe (Kwamouth) représentent une opportunité de soutenir une participation quantitative, qualitative et sécurisée des candidates.

Japhet Toko