Lutte contre la corruption en RDC : Judith Suminwa appelée à mettre en place un parquet financier

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Le Centre de recherche en finances publiques et développement local (Crefdl) appelle la Première ministre à faire adopter une  loi anti-corruption, ainsi qu’à la création des tribunaux spécialisés épaulés par un parquet financier, pour résoudre  les problèmes de corruption qui gangrènent tous les secteurs de la vie publique, y compris celui de la justice en RDC.

Pour cette Crefdl, il est également important de revoir le code pénal pour renforcer la définition et les sanctions de la corruption, « pour vaincre ces mauvaises pratiques à la base de la privation des 1500 Km de route asphaltées chaque année » à la population.

Cette structure évoque un récent rapport de la Cour des comptes, qui faisait état de plus de 8 millions USD de recettes détournées au sein des tribunaux, parquets et services de police à Kinshasa. Plus qu'une preuve, ceci démontre que la corruption a atteint des proportions inquiétantes, au sein même des institutions chargées de rendre justice et de faire respecter la loi.

« La corruption a atteint la moelle épinière des institutions publiques en RDC », déplore le Crefdl dans une correspondance adressée à la Première ministre. L’organisation évoque également le dernier classement de l'Indice de perception de la corruption publié par Transparency International en janvier 2024, qui place la RDC parmi les 20 pays les plus corrompus au monde.

Selon le Crefdl, la corruption a un impact très négatif sur le développement du pays.

« Ces pratiques apparaissent dans les actes de gestion en termes de dépassement budgétaire, abus de pouvoir, favoritisme dans l'exécution des projets sociaux », peut-on lire dans ce document.

Et d'ajouter :

« Les dépenses des deux chambres du Parlement de près de 300 millions $ ont été effectuées sans ouverture préalable des crédits. La gestion du budget de la Présidence de la République enregistre de manière fréquente un dépassement, privant ainsi l'État de sa capacité à financer la réhabilitation des routes ou encore une campagne agricole qui coûte 50 millions USD par saison ». 

« C'est l'avenir même de la RDC qui est en jeu. Il est grand temps de s'attaquer à la racine du problème et d'éradiquer ce fléau qui mine notre pays depuis trop longtemps », note le Crefdl.

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Bruno Nsaka