RDC : le Crefdl appelle Judith Suminwa à prendre des mesures urgentes pour assainir les finances publiques (lettre ouverte)

L'équipe du centre de recherche en finances publiques et développement local ( CREFDL) avec Valéry Madianga, Coordonnateur et chercheur en Finances Publiques, Olivier Masini Kulosala Expert en enquête de terrain lors de la représentation de l'étude comparative sur le budget et le système de passation des marchés publics dans le cadre des opérations électorales 2016-2019 et 2021-2024.
L'équipe du centre de recherche en finances publiques et développement local ( CREFDL) avec Valéry Madianga, Coordonnateur et chercheur en Finances Publiques, Olivier Masini Kulosala Expert en enquête de terrain lors de la représentation de l'étude comparative sur le budget et le système de passation des marchés publics dans le cadre des opérations électorales 2016-2019 et 2021-2024.

Le Centre de recherche en finances publiques et développement local (Crefdl) demande à Judith Suminwa, Première ministre de la RDC, de prendre des mesures urgentes pour l'assainissement des finances publiques et le redressement de la gestion budgétaire. 

Il l’a fait savoir à travers une lettre adressée à la cheffe du gouvernement ce lundi 24 juin. Dans cette lettre, le Crefdl tire la sonnette d'alarme sur la pratique de la « mise à disposition de fonds » qui, selon lui, devrait être strictement encadrée par la loi.

« Son recours se limite aux menus dépenses conformément au Manuel de procédure révisé et du circuit de la dépense publique », peut-on lire dans la lettre. Le Crefdl demande également l'élimination des « lignes budgétaires obscures et sans clé de répartition », parmi lesquelles le « Fonds spécial d'intervention », qui constitue une « face cachée des dépenses de fonctionnement ».

Dans sa lettre, le Crefdl s'insurge contre le train de vie élevé du gouvernement, qui comprend 54 membres, dont 6 vice-Premiers ministres et 10 ministres d'État. « Cet effectif est pléthorique et risquerait de consommer tous les crédits budgétaires affectés aux projets d'investissements transférés en provinces ».

« On se souvient qu'en 2022, le gouvernement de votre prédécesseur composé de 57 membres a dépensé 1,8 milliard $ contre les prévisions de 700 millions $, soit un dépassement de 258,1%. La même tendance s'est poursuivie en 2023, alors que le Programme de développement local des 145 territoires souffrait d'un financement de plus de 700 millions $. Si rien n'est fait, le pire risquerait d'arriver et ce sont les citoyens qui n'auront pas accès aux services sociaux de base et de qualité », lit-on dans la lettre.

D'autre part, le Crefdl appelle à une meilleure allocation des ressources, estimant que les fonds alloués à l'Assemblée nationale, au Sénat et à l'Inspection générale des finances (IGF), soit environ 300 millions $ par an, pourraient permettre la construction d'infrastructures routières, par exemple la réhabilitation de 324 km de route entre Kisangani et Buta.

L'éradication de la corruption et la promotion du développement à la base sont également parmi les recommandations faites à la Première ministre par le Crefdl.

Bruno Nsaka