Plus de 35 000 ménages de déplacés internes venus du Nord-Kivu, fuyant la guerre des M23 dans le territoire de Masisi, sont toujours sans assistance dans plus de 13 sites à Minova.
Dans son rapport, le bureau de coordination de la société civile du Sud-Kivu indique que ces déplacés passent des moments pénibles car ils n'ont accès à aucune assistance depuis leur arrivée.
"Le nombre de déplacés était de 403 584 personnes dont 67 264 ménages. Parmi ces derniers, 35 840 ménages ont un besoin urgent d'assistance, car ils n'ont reçu aucune aide depuis leur arrivée à Minova," note un rapport de la société civile du Sud-Kivu.
Éparpillés dans plus de 100 sites, certains déplacés dans plus d'une vingtaine de centres, dont des écoles, des églises et des centres de santé, n'ont jamais eu accès à une assistance précise, selon cette structure citoyenne.
"Le nombre de sites de déplacés s'élevait à 100 sites validés par l'autorité locale. 23 sites n'ont jamais été touchés par l'assistance humanitaire, dont plus de 13 sites situés dans le village de Kalungu, et 3 autres nouveaux sites situés à l'E.P Bigilimani Bwisha, à l'Institut Bwisha et à l'E.P Bwisha," explique le bureau de coordination.
La situation, devenue inquiétante, pousse certains à retourner à Masisi malgré la précarité de la situation sécuritaire et humanitaire, décrit le cadre de concertation de la société civile locale.
Pour Delphin Birimbi, certains déplacés, n'ayant eu accès à aucune assistance, ont décidé de regagner leurs villages au Nord-Kivu.
"Des déplacés se trouvent dans presque toutes les écoles et églises mais vivent dans des conditions difficiles sans assistance. Plus de 70 ménages ont décidé de retourner dans leurs villages à Masisi. Il s'agit certainement de déplacés venant des villages situés sur la route Goma-Minova, mais pas de ceux des collines surplombant ces montagnes où les rebelles du M23 sont toujours présents," explique Delphin Birimbi, président du cadre de concertation de la société civile du territoire de Kalehe.
Le territoire de Kalehe, plus précisément Minova et ses alentours, accueille des milliers de déplacés venus du Nord-Kivu fuyant les atrocités commises par le M23. Nombreux ont trouvé refuge dans les écoles, églises et quelques maisons d'accueil mais font face à plusieurs problèmes, notamment d'assistance.
Les embarcations sur le lac, les véhicules pour l'assistance et d'autres moyens chargés de transporter des médicaments et autres aides sont ciblés par les bombes du M23 surplombant les collines autour de Minova. Certaines bombes ont même atteint les camps de déplacés, faisant des morts et des blessés parmi eux.
Justin Mwamba