De nouveaux combats opposent, depuis le matin de ce jeudi 13 juin, les FARDC, appuyées par les combattants « Wazalendo » à la coalition M23/RDF dans la région de Kanyabayonga (Nord-Kivu). Selon les sources de la société civile locale, les combats sont concentrés à Bulindi, Muona et Kakohwa, près de Butalongola, à une dizaine de kilomètres de la cité de Kanyabayonga.
Des détonations en armes lourdes entendues jusqu’à Kanyabayonga centre, provoquent de nouveaux déplacements des populations qui venaient de regagner la cité.
« C'est depuis 5 heures de ce jeudi que les affrontements ont commencé dans l'espace de Butalongola, à une dizaine de kilomètres de la cité de Kanyabayonga. Nos militaires se comportent bien sur les lignes des fronts. Les affrontements continuent jusqu'à maintenant. Des bombes sont entendues dans la cité. Quelques habitants, traumatisés, sont en train de fuir. D'autres, par contre, résistent. Les FARDC et les Wazalendo se comportent bien. Nous avons espoir qu'ils vont chasser l'ennemi de cette partie de Butalongola. Néanmoins, Lusogha, Kikuku et partout ailleurs là-bas, nos militaires sont presqu'aux alentours de ces entités. Mais, ici à Kanyabayonga, la population est calme, malgré des détonations d'armes qui se font toujours entendre », témoigne Lodi Mungumwa, acteur de la société civile de Kanyabayonga.
Ces affrontements interviennent après trois jours d'une relative accalmie observée sur presque toutes les lignes des combats de Kanyabayonga. Il y a de cela une semaine, les Forces loyalistes ont repris le contrôle de plusieurs localités dans la zone dont Kikuku, Lusogha, Butalongola, Kilambo et autres. En représailles, les rebelles du M23 ont largué, ces dernières 72h, au moins dix bombes sur la cité de Kanyabayonga, causant au moins dix blessés et deux morts dont un militaire FARDC et une femme.
« Contrairement aux lundi, mardi et mercredi, les rebelles du M23 ont tenté d'attaquer les FARDC sur leurs positions de Kakohwa, à 12 kilomètres de Kanyabayonga. Tôt le matin, des détonations d'armes lourdes étaient entendues au niveau de Kanyabayonga. Ce qui a créé une panique. La population qui résistait aux bombes larguées par le M23 dans l'agglomération de Kanyabayonga risque aussi d'abandonner la cité. C'est pourquoi, nous encourageons les FARDC à poursuivre sans relâche et à réagir vigoureusement à cette provocation du M23 afin de l'éloigner davantage de la commune de Kanyabayonga.
Les FARDC doivent poursuivre l'ennemi et permettre à cette population de regagner les agglomérations déjà délaissées dans le groupement de Kanyabayonga et même dans la commune de Kanyabayonga. Ce n'est pas intéressant lorsque nous réagissons toujours à des provocations du M23. Nous voulons aussi que les FARDC lancent des offensives , »indique pour sa part Abner Kiveho, jeune notable de Lubero.
Lodi Mungumwa, acteur de la société civile locale précise, par ailleurs, que les centres de passation du Tenasosp de Kanyabayonga ont été délocalisés suite à la détérioration de la situation sécuritaire.
« Les centres du Tenasosp ont été délocalisés suite à la situation sécuritaire qui s'est détériorée dans la cité de Kanyabayonga. Il y a quelques élèves qui ont passé le Tenasosp à Kayna et à Kirumba où les centres étaient délocalisés. En plus, il y a d'autres enfants qui sont restés à Kanyabayonga qui n'ont pas eu la chance de passer le Tenasosp jusqu'à maintenant », a ajouté M. Lodi.
Une accalmie relative est cependant observée sur d’autres axes, notamment Kibirizi, Rwindi et Vitshumbi, toujours sous occupation du M23.
Jonathan Kombi, à Goma