RDC : le gouvernement Suminwa face au défi de consolidation de la gratuité de l'éducation, l’amélioration de la qualité des enseignements et la modernisation du système éducatif

Photo
Des élèves dans une école à Kinshasa

Le programme du gouvernement Suminwa ambitionne de compléter la gratuité de l'enseignement de base  par des efforts pour améliorer les conditions d'apprentissage des élèves et les conditions de travail des enseignants. Cette réforme, mise en application durant le premier quinquennat de Félix Tshisekedi, a permis à environ 5 millions d’enfants de regagner le chemin de l’école depuis 2019, selon les chiffres donnés par le président de la république lui-même, lors de son dernier discours sur l’état de la nation, le 14 novembre 2023.

Cette mesure a provoqué le flux massif des élèves dans les salles de classe, avec une conséquence directe sur la qualité des enseignements, comme l’ont relevé plusieurs experts, soulignant la nécessité d’accompagner cette disposition des mesures fermes. L’une de ces mesures concerne la construction des infrastructures scolaires. Devant les deux chambres du parlement en décembre 2023, Félix Tshisekedi annonçait que 1230 écoles avaient été déjà construites dans le  cadre du programme de développement local de 145 territoires. Le nouveau gouvernement annonce clairement vouloir construire et réhabiliter des salles de classe pour le primaire, le pré primaire et le secondaire.

Aussi, le nouveau gouvernement entend orienter la formation vers les besoins réels de la société, notamment  en révisant les programmes scolaires,  y intégrant la formation à l'entrepreneuriat, l’éducation à la citoyenneté et au patriotisme, en vue de l’intériorisation des valeurs républicaines, ainsi que des modules pour le développement durable  et la gestion de l’eau.

Selon plusieurs observateurs, les programmes scolaires en cours en RDC sont anachroniques, offrant des qualifications aux nouveaux diplômés pour des métiers non disponibles sur le marché de l’emploi.  

L’objectif que s’est assigné le gouvernement Suminwa dans le secteur de l’éducation nationale  est donc de construire un système éducatif contribuant efficacement au développement national, à la citoyenneté et à la promotion de l’éthique du travail.

Le nouveau gouvernement pose encore comme objectif la rationalisation des  bureaux gestionnaires.  Appliquée, cette mesure pourrait permettre notamment de réduire le nombre de bureaux gestionnaires non en règles avec les normes officielles, en supprimer certains types qui ne sont pas utiles en intégrant leurs tâches au sein des provinces éducationnelles et des sous-divisions, baisser le nombre d'effectifs autorisés dans chaque catégorie des bureaux gestionnaires, en fonction des jobs description et du volume de travail à réaliser, enfin, retourner au ratio agent-enseignant, d'un agent pour 42 enseignants.

Poursuivre le programme de mise à la retraite des enseignants,  reste également l’une des priorités du gouvernement dans le secteur de l’éducation.  Le 04 septembre 2023, Tony Mwaba, ministre sortant de l’EPST annonçait dans un briefing avec le ministre de communication et des médias, Patrick Muyaya, que 70 000 enseignants sont éligibles à la retraite en RDC. Par ailleurs, 4 427 avaient été mis à la retraite depuis 2021. L’objectif, pour le nouveau gouvernement, est de libérer des espaces en vue du rajeunissement du secteur de l’éducation.

Pour matérialiser cette vision, le gouvernement Suminwa va devoir partager les 15,3 milliards USD prévus pour le financement des actions du quatrième pilier de son programme, consacré à l’amélioration de l’accès des congolais aux services de base, qui inclut aussi l’accès à l’eau et à l’électricité, l’accès aux soins de santé, l’accès à la culture et au sport, et l’accès à l’information. 

Bruno Nsaka