Les membres de la famille de Jean-Jacques Wondo dénoncent sa détention "prolongée" à la prison militaire de Ndolo et appellent à sa libération "immédiate" et "sans condition". Dans une déclaration adressée, ce dimanche 2 juin, aux autorités politico-administratives, la famille justifie sa démarche en se basant sur les principes de l'État de droit et bonne gouvernance prônés par l'actuel Chef de l'État Félix Tshisekedi.
« Avec stupéfaction, nous avons été désagréablement surpris d'apprendre, comme tout le monde également, que Jean-Jacques Wondo a été interpellé et détenu par les services de renseignements militaires sur base d'une photo prise en 2016 en Belgique avec sieur Christian Malanga dans une dynamique très éloignée du contexte non seulement du point de vue du temps comme indiqué plus haut, mais aussi du point de vue du cadre d’interaction clairement sans lien avec un quelconque coup d'État en République Démocratique du Congo », ont-ils fait savoir dans leur déclaration signée par son épouse Nathalie Kayembe Wondo et ses enfants.
Et de poursuivre :
« Depuis, les jours passent et sa détention, non autrement justifiée, se prolonge cette fois à la prison militaire de Kinshasa/ Ndolo sans qu'un dossier répressif soit ouvert à sa charge avec des faits précis qui lui seraient reprochés. Pour nous et pour toute personne éprise de justice, ceci constitue une privation pure et simple des droits fondamentaux de Jean-Jacques Wondo. Ni les faits mentionnés plus haut, ni son parcours public si bien documenté d’expert protecteur de valeurs républicaines et des intérêts de la RDC ne soutiennent une privaton aussi arbitraire de la liberté de Jean Jacques Wondo ».
Pour sa famille, c'est pour son expertise favorable à l’émergence de la RDC que Jean-Jacques Wondo a été rapproché et s’est vu attribuer des responsabilités récentes, le rapprochant de l’administration.
« Jean-Jacques Wondo s'est retrouvé à Kinshasa à l'invitation de l'administrateur général sortant de l'agence nationale de renseignements, le colonel à la retraite Lusadusu pour apporter son expertise et sa contribution dans la réforme des services de renseignements civils. Le colonel, médecin de son état, reconnu pour sa grande probité morale et son humanisme, a trouvé en Jean Jacques un collaborateur et un appui précieux.Il serait inimaginable et voire absurde aux yeux de tout observateur averti d’associer une action menée de manière aussi théâtrale voire ridicule au personnage de Jean-Jacques Wondo », ont-ils dénoncé dans leur déclaration.
Et d'ajouter :
« Humilier de la sorte quelqu'un qui, par patriotisme, a répondu à l'appel de la nation apparaît aux yeux des fils et des filles du Congo éparpillés à travers le monde comme un message négatif adressé à la diaspora. Les défis actuels du pays demandent la contribution de tout le capital humain du pays, y compris celui qui s’est formé en compétences permanentes à l’extérieur du pays ».
Jean-Jacques Wondo, analyste et spécialiste des questions militaires, a été arrêté la semaine dernière à Kinshasa. Il est depuis transféré à la prison de Ndolo, a appris ACTUALITE.CD. Selon des sources sécuritaires, son nom est associé à une tentative de coup d'État, comme l'ont qualifié les autorités congolaises.
Son arrestation survient dans un contexte tendu, marqué par les récentes tentatives de coup d'État attribuées à Christian Malanga. Les autorités congolaises affirment que Wondo aurait été impliqué dans ces événements, bien que de nombreux observateurs et collègues expriment leur scepticisme quant à ces accusations.
Clément MUAMBA