Haut-Katanga : à Likasi, démantèlement d’un réseau criminel mêlant traite humaine et drogue, huit Chinois expulsés

Province de Lualaba sur la carte de la RDC
Province de Lualaba sur la carte de la RDC

Dans une opération discrète mais décisive, les services judiciaires militaires de la garnison de Likasi ont mis fin, entre le 7 et le 15 avril, à un vaste réseau criminel impliqué dans la traite humaine et le trafic de stupéfiants. L’opération, coordonnée par l’auditorat militaire, a permis l’arrestation de dix suspects, dont huit ressortissants chinois opérant illégalement en pleine zone urbaine.

Ce coup de filet a marqué le courage des forces de l’ordre dans la lutte contre la criminalité transnationale dans cette ville minière du Haut-Katanga. Le réseau, selon les premières investigations, exploitait un circuit souterrain de prostitution couplé à la vente de substances interdites, tout en agissant dans l’ombre, loin des regards du public.

« Cela faisait un moment que nous suivions leurs mouvements. Ils étaient bien organisés, très discrets, et bénéficiaient probablement de complicités locales. On ne pouvait plus fermer les yeux », a confié sous anonymat un agent de sécurité ayant participé à l’opération.

Malgré la fuite de deux membres du groupe, les autorités estiment avoir démantelé la structure centrale de ce réseau. Les charges retenues à l’encontre des personnes arrêtées incluent le proxénétisme, la détention et la commercialisation de produits stupéfiants, ainsi que le séjour illégal sur le territoire congolais.

Sans délai, les huit ressortissants chinois ont été placés entre les mains de la Direction Générale de Migration (DGM) de Likasi, avant leur transfert à Lubumbashi pour être expulsés du pays.

Ce dossier relance le débat sur l’efficacité des mécanismes de contrôle migratoire et sécuritaire. Des voix s’élèvent déjà pour appeler à un renforcement des dispositifs de surveillance, mais aussi à une collaboration accrue entre les institutions congolaises et les partenaires internationaux, dans le but de prévenir l’implantation de telles structures criminelles.

Timothée Prince ODIA