Est de la RDC: quand est-ce que les FARDC vont libérer les territoires conquis par le M23 ?

La rébellion du M23 défaite en novembre 2012 a ressurgi dix ans plus tard, soit en novembre 2021 dans les collines du territoire de Rutshuru (Nord-Kivu). Depuis, le M23 s’est employé à conquérir les grandes agglomérations et cités, en commençant par Bunagana, cité frontalière avec l’Ouganda. Ce jour, les rebelles ont progressé jusque sur les côtes du lac Édouard, après avoir conquis la base de Rwindi, sans parler des mines dans le territoire de Rutshuru. 

Le M23 qui avait déjà pris plusieurs localités dans le groupement Kibumba et Buhumba (territoire de Nyiragongo), fonce actuellement dans le territoire de Masisi où il a pris la cité de Rubaya riche notamment en coltan et cassitérite. La rébellion a depuis verrouillé Goma à l’ouest avec la prise des collines surplombant la RN2 qui relie le chef-lieu du Nord-Kivu et le Sud-Kivu.

Ces avancées rebelles poussent nombre de personnes à se questionner sur le travail de l’armée qui a perdu de vastes zones. A quand la libération des territoires conquis par le M23? 

" Il n'y a pas un automatisme d'actions dans la guerre. Il y a plutôt une planification et donc à ces jours vous ne pouvez pas nous dire pourquoi on n’a pas réagi parce qu'il y a une planification ", a indiqué le gouverneur militaire du Nord-Kivu, le général Peter Chirimwami, qui répondait à une question de la presse mercredi à Goma en rapport avec les bombardements des camps des déplacés par le M23 le 3 mai dernier à Goma.

À la question de savoir pourquoi l'armée congolaise continue de "pleurnicher" face aux rebelles du M23 alors qu'il y a une dizaine d’années elle avait défait la même rébellion, voici la réponse du gouverneur militaire:

" Nous sommes parmi les grands acteurs qui ont défait les Rwandais dans cette province en 2012 et aujourd'hui on ne peut pas pleurnicher. Nous nous préparons à le faire, ce n'est pas qu'on le fait comme vous le voulez parce que je sais que ce que nous avons ici c'est un problème d'impatience parce que normalement la population a besoin de rentrer et quand ça tarde ça fait un mois, deux mois on commence à dire c'est fini, il n'y aura plus de réponse. Je crois que je peux laisser cette question là de manière discrète aux planificateurs des opérations mais je ne sais pas vous dire quelle est la réponse maintenant et je refuse le mot "pleurnicher”, nous sommes en train plutôt de nous préparer".

La partie orientale de la RDC reste une zone en proie à l'insécurité due à l'activisme des groupes armés depuis plusieurs décennies. Malgré les opérations militaires contre ces groupes armés et la proclamation de l'état de siège, la situation demeure particulièrement préoccupante, surtout avec la résurgence des rebelles du M23 soutenus par Kigali dans la province du Nord-Kivu.

Des initiatives régionales lancées peinent à donner des résultats escomptés sur terrain. En même temps, une bonne partie des territoires de Masisi, Rutshuru et Nyiragongo est toujours entre les mains des rebelles du M23 soutenus par le régime de Paul Kagame.

Clément Muamba, à Goma