Depuis quelques mois, des cas de maladies seraient constatés au sein de la communauté Mano-Mapia, située à proximité de Tenke Fungurume Mining (TFM), une filiale du groupe chinois CMOC qui opère une usine de traitement « 30k » du cuivre et du cobalt dans les environs. Des problèmes sanitaires imputés à l’usine de TFM, selon une ONG locale. Mais contestés par la mine.
TFM a déclaré dans un communiqué de presse d'avoir réalisé des études avec une organisation spécialisée dans la surveillance environnementale. « Les méthodes utilisées pour ces prélèvements ont été validées et sont largement utilisées en Europe, garantissant une analyse précise et fiable. Les résultats de ces études, finalisés le 15 avril, confirment que les niveaux d’émissions de l’usine 30K sont strictement conformes aux normes de l’IFC (International Finance Corporation) », rassure l’entreprise.
1 500 familles délogées en échange d’une contrepartie financière
En dépit de ces résultats conformes, TFM a choisi de déplacer environ 1500 familles du quartier Mano-Mapia. Une opération réalisée pour préserver la paix sociale et maintenir de bonnes relations, soulignant ainsi le dilemme auquel sont confrontées les sociétés minières sous la pression de l'opinion publique, avec peu d'autres options disponibles.
Les populations de la communauté locale, soit environ 1 500 ménages, vont être délogées en échange d’une contrepartie financière. « C’est une bonne nouvelle que TFM ait accepté de nous déplacer », se réjouit, sur RFI, un habitant de la zone, alors que les estimations des terrains sont en cours pour fixer le tarif des réparations. « On évalue les terrains, leur superficie et les champs. Est-ce qu’il y a des arbres ou des produits des agricoles ? », souligne Deo Maloba, porte-parole de la société civile à Fungurume.
Une mine « strictement conforme » aux normes environnementales
Depuis plusieurs années, dans un secteur minier au cœur de toutes les attentions des défenseurs des droits sociaux et environnementaux, CMOC, la société mère de TFM, tente d’aligner ses standards miniers au plus haut niveau international. Membre de la Fair Cobalt Alliance, qui vise à implémenter des normes très strictes dans l’exploitation du cobalt, CMOC est aussi l’une des premières sociétés minières internationales à pouvoir revendiquer une notation MSCI ESG AA.
TFM maintient un système solide de gestion de l'environnement (SGE), certifié selon les normes ISO 14001. TFM investit également dans une série de projets visant à améliorer l'efficacité de la production, à réduire l'impact de ses activités sur l'environnement local et à atteindre les objectifs de performance environnementale de CMOC Group.
Selon le média FinancialAfrik, TFM aurait « récemment adopté un plan d’action visant notamment à améliorer son efficacité énergétique, et enfin, à capter et stocker le CO2 » pour atteindre la neutralité carbone d’ici 2050, tout en rappelant que TFM a versé, depuis sonlancement de TFM, « 6 063 milliards de dollar US en taxes et charges cumulées pour la RDC ».
Une enquête du gouvernement provincial en cours
Le gouvernement provincial du Lualaba a cependant mis en place une commission depuis le mois de février, chargée d’enquêter sur ces accusations, à laquelle TFM prend part. Ses résultats, non encore rendus publics, devraient permettre d’y voir plus clair.
AGMC