Faible financement du plan humanitaire 2024 : les USA appellent les pays “qui se préoccupent du sort de la RDC” à concrétiser leurs promesses

Le site des déplacés à Kanyaruchinya près de Goma
Le site des déplacés à Kanyaruchinya près de Goma

Prenant la parole lors de la présentation de la situation sécuritaire de la région des Grands lacs au Conseil de Sécurité des Nations-Unies, les États-Unis d'Amérique ont noté la faible mobilisation internationale à l'appel humanitaire 2024 lancé par les Nations-Unies depuis février de l'année en cours et chiffré à hauteur de 2.6 milliards USD. Robert Wood, représentant permanent adjoint des USA à l'ONU a affirmé que son pays est le plus grand donateur de la réponse humanitaire en RDC en fournissant déjà plus d'argent pour l'année fiscale 2024, et interpelle d'autres bailleurs à se pencher également sur la situation de la République Démocratique du Congo.

« La réponse internationale à l'appel humanitaire a été faible 2.6 milliards USD sont nécessaires seulement 393 millions ont été financés un tout petit pourcentage. Les États-Unis semblent le plus grands bailleur des fonds pour la réponse humanitaire en République Démocratique du Congo. Nous avons fourni 294 millions pour l'année fiscale 2024. Le plan de réponse humanitaire pour 2023 n'était financé qu'à 40%, les États-Unis d'Amérique ont fourni plus de moitié du montant en question. Nous en appelons aux pays qui se préoccupent du sort de la République Démocratique du Congo à faire en sorte que leurs promesses se traduisent par des actions concrètes. Répondez à cet appel », a plaidé Robert Wood, représentant permanent adjoint des USA à l'ONU dans son intervention mercredi 24 avril 2024.

Et de rappeler :

« En reconnaissant les effets dévastateurs de cette crise pour la population dans la région des grands lacs, les vies emportées, les écoles fermées, les familles déchirées au cours de 5 dernières années, le gouvernement des États-Unis d'Amérique a versé plus de 2.3 milliards d'aide humanitaire à la population de la République Démocratique du Congo mais celà ne suffit pas et nous ne pouvons pas y arriver tout seul, nous exhortons les bailleurs des fonds à verser davantage des fonds à cette réponse humanitaire et nous appelons la région des Grands Lacs à choisir la voie de la paix, à prendre la décision de mettre fin à ce conflit une bonne foi pour toute ».

Pour les États-Unis d'Amérique, le financement humanitaire ne suffit plus. Occasion pour le pays de Joe Biden de relancer son appel à l'endroit de tous les acteurs et à ceux qui soutiennent les rebelles à cesser et à privilégier la voie du dialogue.

« Nous savons tous qu’il n’y a pas de solution militaire à cette crise. C’est pourquoi nous devons soutenir les efforts des acteurs régionaux pour permettre une reprise et une relance des processus de Nairobi et de Luanda, qui constituent les voies les plus viables pour résoudre ce conflit qui date depuis des décennies en République Démocratique du Congo. Les États-Unis se félicitent que les bons offices de l’Envoyé spécial pour faciliter ce processus. Nous nous tournons vers vous monsieur l'Envoyé spécial, pour entendre des recommandations supplémentaires pour savoir comment progresser plus avant à cet égard », a ajouté le diplomate américain.

La partie orientale de la République Démocratique du Congo reste une zone en proie à l'insécurité due à l'activisme des groupes armés depuis plusieurs décennies. Malgré les opérations militaires contre ces groupes armés et la proclamation de l'état de siège, la situation demeure particulièrement préoccupante, surtout avec la résurgence des rebelles du M23 soutenus par Kigali dans la province du Nord-Kivu.

Des initiatives régionales lancées peinent à donner des résultats escomptés sur terrain. En même temps, une bonne partie des territoires de Masisi, Rutshuru et Nyirangongo est toujours entre les mains des rebelles du M23 soutenus par le régime de Paul Kagame.

Clément MUAMBA