Après un parcours émaillé par la prison et la rédemption, Vital Kamerhe, ancien directeur de cabinet du président Félix Tshisekedi, retrouve son éclat politique. L'homme qui avait été condamné en 2020 à 20 ans de travaux forcés pour détournement de fonds et corruption aggravée, avant que sa peine ne soit réduite puis qu'il ne soit finalement acquitté, vient de remporter les primaires de l'Union sacrée de la nation (USN) pour la présidence de l'Assemblée nationale de la République Démocratique du Congo.
Ce retour en force sur la scène politique semble presque un scénario écrit d'avance pour Kamerhe, qui avait perdu de son influence au cœur du pouvoir après avoir été emprisonné. Son acquittement a marqué le début d'un retour progressif, couronné récemment par sa nomination en tant que vice-premier ministre chargé de l’Économie en mars 2023. Sa participation active dans la récente campagne de réélection de Tshisekedi a solidifié son statut de principal allié du président.
L'ascension continue de Kamerhe se confirme avec la création du Pacte pour un Congo Retrouvé (PCR), une coalition de plusieurs formations politiques visant à renforcer son poids au sein de l’USN. Parmi les membres de cette alliance, on trouve des personnalités comme Julien Paluku Kahongya de l'Alliance-Bloc 50 et Jean-Lucien Bussa Tongba, ministre du Commerce extérieur.
Lors de la primaire du mardi 23 avril, Kamerhe a réitéré son engagement envers le président Tshisekedi, tout en mettant un point d'honneur à différencier loyauté et passivité. « La loyauté n’exclut pas l’efficacité. Nous devons être actifs et proactifs, pas juste des chantres ou des flatteurs », a-t-il affirmé, insistant sur la nécessité de combiner respect pour le leadership en place et une action politique vigoureuse.
Cette déclaration semble aussi adressée à ceux au sein de l’UDPS qui voient en lui un rival potentiel pour l'élection présidentielle de 2028. En se positionnant comme un candidat de consensus et de loyauté, Kamerhe cherche à apaiser les tensions et à montrer qu'il est un pilier fiable pour la stabilité et l'avenir politique de la RDC.
Alors que le pays se prépare à un nouveau chapitre avec Kamerhe potentiellement à la tête de l'Assemblée nationale, l'attention se tourne vers la manière dont il gérera cette puissante institution et les défis futurs de la gouvernance congolaise, toujours dans l'ombre de ses propres ambitions présidentielles.