Les ministres de la santé des États membres de l'Union africaine ont adopté au cours de la première réunion régionale d'urgence de haut niveau sur l'épidémie de Mpox en Afrique, qui s'est tenue du 11 au 13 avril à Kinshasa, un plan d'action affirmant la volonté de consolider leurs efforts conjoints pour pouvoir éliminer le Mpox en Afrique.
Ce plan vise notamment à promouvoir la mise en œuvre de l'approche " Une seule santé " et des mécanismes de réponse inclusifs et centrés sur la communauté ; entreprendre des actions visant à faciliter la coopération et la collaboration entre tous les États membres de l'Union africaine, en particulier les pays touchées et d'autres pays voisins, pour la préparation et la réponse au Mpox ; faciliter un soutien technique par le biais des mécanismes d'Africa CDC et de l'OMS ; échanger rapidement des informations sur les questions d'intérêt commun en matière de préparation et de réponse en conformité avec le règlement sanitaire international RSI (2005), afin de maintenir la paix, la sécurité et la prospérité des États membres touchés et de l'ensemble du continent ; et décider d'établir le Groupe de travail africain pour la coordination entre les États membres affectés et à risque de Mpox.
" Il est temps pour l'Afrique de commencer et de continuer de parler d'une seule voix. Et cette question de Mpox est une question cruciale. Nous ne pouvons pas et nous n'accepteront plus qu'on vienne prendre les pathogènes en Afrique, qu'on fabrique les vaccins et les médicaments pour lesquels les Africains n'ont pas le droit, cela doit changer. Nous sommes très conscients que la lutte est forte mais nous travaillons dans un esprit de collaboration avec nos partenaires qui comprennent la voie de l'Afrique d'aujourd'hui ", a déclaré Jean Kaseya, Directeur Général d'Africa CDC.
Pour ce qui est de la RDC dont le cas est tout à fait particulier suite à la transmission de Mpox par voie sexuelle notamment, le Ministre de la santé a proposé une voie à suivre pour réduire la transmission de Mpox dans l'ensemble du territoire national.
"Nous sommes convaincus que les décisions prises par des ministres de la santé sous l'éclairage des conclusions des travaux de nos éminents experts marqueront un tournant décisif dans la lutte contre le Mpox en Afrique. En ce concerne la RDC, nous restons très préoccupés par l'ampleur de la gravité de l'épidémie Mpox et le risque élevé de son expansion transfrontalière. Cette situation constitue une urgence de santé publique", a déclaré Roger Kamba, Ministre de la santé hygiène et prévention.
Et d'ajouter :
"Je décide au nom du Gouvernement, qu'en RDC nous utiliserons les médicaments disponibles pour la prise en charge des cas de Mpox sévère dans tout le pays en recommandant le Tecovirimat (Un médicament antiviral contre les orthopoxvirus tels que la variole et le mpox) comme molécule d'intervention avec accès élargi ainsi que dans les essais cliniques ; la deuxième décision c'est que nous utiliserons des vaccins disponibles à savoir Jynneos (Un vaccin indiqué pour la prévention de la variole humaine et de la variole du singe monkeypox) et lc16 (vaccin antivariolique atténué à capacité de réplication minimale) dans le cas d'intervention avec accès élargi ainsi que dans le cadre des essais cliniques ; nous allons développer la détection biologique au niveau communautaire. Cette décision est prise dans le cadre des essais cliniques et de suivi par la recherche congolaise sous supervision de l'Institut national de recherche biomédicale ainsi que de l'école de santé publique de l'université de Kinshasa et de l'Institut national de santé publique ", a-t-il souligné.
En Afrique, la RDC avec 23 provinces sur 26 et le Nigéria restent les pays les plus touchés par le Mpox.
La réunion régionale d'urgence de haut niveau sur l'épidémie de Mpox, organisée par le Centre de Contrôle et de Prévention des maladies en Afrique (Africa CDC) en collaboration avec l'unicef , Usaid et le Ministère de la Santé avait pour objectif de mettre en œuvre les stratégies communes pour lutter contre le Mpox en Afrique.
Quatre ministres de la santé à savoir : République du Congo , Burundi, République Centrafricaine (en virtuel) et celui Gabon avec les huit autres représentés ont pris part à ce forum, ainsi que la Directrice Régionale de l'Organisation Mondiale de la Santé pour l'Afrique et l'Ambassadeur des États-Unis en RDC.
Grâce Guka