RDC : le PCA du Fonds Forestier National accuse le DG d'être à la base de l'échec du projet «jardin scolaire 1 milliard d'arbres horizon 2023»

Rigobert Kuta Mwana Kuta, PCA du Fonds Forestier National
Rigobert Kuta Mwana Kuta, PCA du Fonds Forestier National

Le Président du Conseil d'Administration de Fonds Forestier National (FFN), Rigobert Kuta Mwana Kuta, a tenu, mercredi 3 avril à Kinshasa, un point de presse au cours duquel il est revenu sur le projet présidentiel dénommé « jardin scolaire 1 milliard d'arbres horizon 2023». Cette sortie médiatique intervient après que certaines ONGs ont tiré la sonnette d'alarme sur le sabotage de ce projet dont l'adoption remonte au mois d’août 2021 en Conseil des ministres. 

Le Conseil d'Administration, qui s'est dédouané dans «les ratés», qui ont caractérisé son exécution, accuse le directeur général de refus d'obtempérer à ses décisions et recommandations quant à ce, avant de le qualifier de récidiviste, pour refus de communiquer à la tutelle et au conseil des informations fiables et complètes sur ledit projet.

« Fort de la demande de la tutelle, notre conseil d'administration, à sa 11ème réunion, dont la première du nouveau conseil, ténue le 5 septembre 2023, a pris 50 résolutions, décisions et recommandations, dont 20 relatives aux missions de contrôle et d'évaluation du projet présidentiel, jardin scolaire 1 milliard d'arbres horizon 2023, qui ont été transmises au Directeur Général et à son adjoint pour exécution, conformément à l'article 47 du règlement intérieur du conseil. Un relevé de ces résolutions, décisions et recommandations a aussi été transmis à la tutelle. À ce jour, le directeur général n'a exécuté aucune de ces recommandations. Le Directeur Général du Fonds Forestier National est un récidiviste dans son refus de communiquer à la tutelle et au conseil des informations fiables et complètes sur le projet présidentiel », note le PCA Rigobert Kuta Mwana Kuta devant la presse, rappelant le rapport incomplet, non daté du projet, lui envoyé par le DG sur sa demande qui, du reste, n'avait convaincu le conseil sur la réalité de  l'exécution de ce projet vert. 

Dans sa démarche, le PCA de FFN a fait savoir qu'après une série d'informations relayées dans les médias, faisant notamment état du préfinancement par plusieurs ONGs dans le Haut-Katanga de certains projets de reboisement, en violation de décret organique du Fonds qui ne l'autorise pas, des minorations des taxes qui privent le Fonds des moyens pour financer ses missions, le Conseil d'Administration avait invité, à l'issue de sa 13ème réunion, le directeur général, le directeur technique, le directeur de recouvrement et celui des ressources humaines pour être entendus. Ces trois derniers, ayant boudé l'invitation du conseil d'administration « sur injonction du directeur général», sont suspendus pour une durée d'un mois avec privation de salaire, à dater de ce 4 avril 2024. 

« En ce qui concerne le Directeur Général du Fonds, conformément à la loi portant création, organisation et fonctionnement des Établissements publics ainsi que du décret organique du Fonds, son cas a été déféré devant la tutelle pour disposition », précise M. Rigobert.

Par ailleurs, le conseil d'administration du FFN annonce l'ouverture des poursuites judiciaires contre les bénéficiaires de financement du fonds dans le cadre du projet présidentiel, qui ont refusé de déposer leur rapport le 30 mars, date butoire.

En outre, le conseil d'administration du FFN accuse le Directeur Général de prendre décisions seul, sans pour autant le consulter, et ce, en violation de la loi. 

Pour rappel, le projet présidentiel, jardin scolaire 1 milliard d'arbres horizon 2023, était chiffré à 3 milliards de dollars américains pour 5 ans. D'après des ONGs, le FFN n'a jusque-là reboisé que 4 millions d'arbres, soit 0,05% dans l'ensemble de ce gigantesque projet.

Samyr LUKOMBO