Kinshasa : à N’djili brasserie, des enfants partagent leur quotidien entre l'école, la pêche et l'agriculture (reportage)

Trois enfants au bord de la rivière N'djili se livrant à la pêche
Trois enfants au bord de la rivière N'djili se livrant à la pêche

Au quartier N’djili brasserie, situé au fin fond de la commune de la N'sele, au versant ouest de Kinshasa, le rythme de vie est tout autre. Ici, comparativement aux allures du centre ville, les enfants apprennent, dès leur fleur d'âge, à se partager entre leur scolarité,  la pêche ainsi que l'agriculture, qu'ils ont appris par influence du milieu, et qui, par ailleurs, constituent les principales sources de revenus dans ce coin reculé de la capitale de la République démocratique du Congo. Reportage 

Au bord de la rivière N’djili, sur laquelle est jeté un pont de fortune servant de passage aux véhicules et passants, trois petits enfants, dont une fille et deux garçons, pratiquent la pêche.

L'aîné, David, 10 ans, avance un peu plus près de cette cours d'eau qui, à ce niveau là, fait frontière naturelle entre les communes de la N'sele et Mont-Ngafula, laissant derrière lui son frère et sœur cadets, tenant entre leurs mains des vers de terre servant d'appât aux poissons.  

« Je m'appelle David, ceux-là sont mes petits, qui m'aident à pêcher. Nous étudions tous au complexe scolaire Lusho. Mais après l'école, nous nous rendons soit à la rivière pour la pêche, soit au champ pour des travaux champêtres, ou nous faisons la culture des concombres, qu'on vend à 100.000 le sac, et de toutes sortes de légumes. Tous ceux-là, on ne nous les a pas appris, mais nous le pratiquons du fait d'être né ici et grandissons ici », dit-il, son hameçon en main, couvert d'appât. 

Le soleil est au zénith. Il est déjà midi, mais David n'a réussi à avoir aucun poisson, même pas un menu fretin, alors qu'il nous confie pêcher plus de 5 gros poissons par jour.

« C'est depuis 11 heures que nous sommes ici. Mais nous n'avons encore rien pris. D'habitude, nous rentrons à la maison avec plus de 5 gros poissons le jour, que nous mangeons en famille. Mais le cas d'aujourd'hui est un peu particulier », note-t-il. 

Le quartier N’djili brasserie, prolongé jusqu'à cette banlieue dépourvue d'hôpital et d'école de l'État et d'un marché, est situé à quelques encablures de Wasa, un village connu pour la coupure des bois servant à la cuisine. Pas loin de cette zone rurale traversée par la route cecomaf, entièrement asphaltée, une cité sort de terre, de l'autre côté de Mont-Ngafula, où le gouvernement met sur pied un projet de construction de 1000 logements sociaux décents, destinés notamment aux sinistrés du drame de Matadi Kibala en 2021. Ce projet chiffré à 40 millions de dollars américains, est exécuté par la firme turque Milvest, ayant pour maître d'ouvrage le ministère de l'urbanisme et habitats.

Samyr LUKOMBO