Avocat de Stanis Bujakera sur dysfonctionnement de la justice : “il n’y a pas plusieurs voix que celle du président de la république à laquelle le tribunal doit être attentif”

Dans son intervention au briefing presse de ce jeudi 22 février à la RTNC, le Président de la République, Félix Tshisekedi, a notamment évoqué le cas du journaliste Stanis Bujakera en détention à la prison de Makala depuis plus de 5 mois maintenant. Tshisekedi a promis de “fourrer son nez” dans l’affaire pour en savoir plus car, le directeur de publication adjoint de ACTUALITE.CD serait “peut-etre victime d’un dysfonctionnement de la justice”, a-t-il souligné.

Ce vendredi 23 février, une nouvelle audience dans l’affaire Stanis Bujakera a eu lieu à la prison Makala après près d’un mois de trêve. Elle portait encore une fois la désignation d’un expert pour assurer la contre-expertise. Mais le tribunal semble être buté à une difficulté ne lui permettant pas de mener cette opération et renvoie à deux semaines l’audience. Cette audience semble donner de l’espoir à la défense qui a introduit une nouvelle demande de liberté provisoire de Stanis Bujakera. Elle estime aussi que le tribunal doit faire attention aux propos du Président de la République pour rectifier les tirs.

“Quand le premier citoyen de la république fustige le dysfonctionnement de la justice qui fait de notre client victime ; il n’y a pas plusieurs magistrats, il n’y a pas plusieurs voix que celle du président de la république à laquelle, le tribunal doit être attentif”, a dit Maître Jean-Marie Kabengela à l’issue de l’audience.

Et d’ajouter : 

“Comme le numéro 1 des consommateurs de toutes les informations de la République, le Président est informé que le dossier est vide et que la justice n’a pas été rendue à notre client, raison pour laquelle, il a tapé le point sur la planche pour que la liberté provisoire soit accordée à notre client. Le président nous a donné une bonne impression que le premier citoyen de la république qui suit en détail les dossiers de ses concitoyens”.

Également correspondant de Jeune Afrique, Stanis a été arrêté le 8 septembre 2023 à l'aéroport de N'djili, alors qu'il se rendait à Lubumbashi. Il est accusé de faux en écriture, propagation de faux bruits, falsification des sceaux de l’État et transmission de messages erronés et contraires à la loi ; pour avoir fait diffuser ce que la justice congolaise qualifie d'une fausse note de l'agence nationale de renseignement qui incrimine les renseignements militaires au sujet de la mort du député national et ancien ministre des transports, Chérubin Okende, tué à Kinshasa en juillet 2023.

Kuzamba Mbuangu