Le Burundi a décidé de fermer ses frontières terrestres avec le Rwanda à partir de ce jeudi, en réaction aux récentes tensions diplomatiques entre les deux pays. Martin Niteretse, ministre burundais de l'Intérieur, a officiellement annoncé cette mesure, attribuant la décision au "mauvais voisinage de Paul Kagame", le président rwandais.
Cette décision survient après les accusations du président burundais, Evariste Ndayishimiye, contre son homologue rwandais Paul Kagame. Ndayishimiye a accusé Kagame de soutenir le groupe armé Red Tabara, responsable d'une attaque meurtrière à Gatumba, veille de Noël, ayant entraîné la mort de 20 personnes. Ces allégations ont été formulées lors d'une conférence de presse le 29 décembre 2023.
La représentante spéciale du Secrétaire général des Nations unies en RDC, Bintou Keita, avait exprimé sa préoccupation concernant l'escalade des tensions entre les deux pays devant le Conseil de sécurité des Nations unies le 11 décembre 2023. Elle avait appelé à l'apaisement pour éviter une escalade, soulignant l'importance de prévenir toute escalade militaire malgré les efforts régionaux et internationaux de désamorcer les tensions.
Des sources rapportent que des membres du M23 et leurs partisans ont affirmé que des militaires burundais se battent aux côtés des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) dans l'est du pays. Des incidents, tels que des blocages de convois du contingent burundais de la Force Régionale de la Communauté Est Africaine (EAC) par le M23, ont perturbé le ravitaillement en vivres à Kitshanga et Mweso.
Parallèlement aux tensions, des renforcements de liens entre Kinshasa et Gitega ont été observés. Le ministre burundais de la Défense nationale et des Anciens Combattants, Alain Tribert Mutabazi, et Jean-Pierre Bemba de la RDC ont signé un protocole d'accord en matière de défense, renforçant ainsi les relations bilatérales entre les deux pays, en présence des présidents Evariste Ndayishimiye et Félix Tshisekedi.