D'après un communiqué émis par le Département du Trésor des États-Unis ce jeudi 8 décembre, Willy Ngoma, porte-parole militaire du Mouvement du 23 Mars (M23), a été soumis à des sanctions. Cette action vise à rappeler les atrocités commises par le M23, en particulier le massacre qui s'est déroulé à Kishishe dans la province du Nord Kivu, en République Démocratique du Congo (RDC).
Le département du Trésor a souligné que le M23, groupe armé, est responsable de graves violations des droits de l'homme, incluant des meurtres, des attaques, et des violences sexuelles perpétrés contre des civils. Le 29 novembre 2022, une série de meurtres a été commise par les combattants du M23 à Kishishe, où des biens civils ont été pillés et plusieurs femmes ont été victimes de viols.
« Notre engagement à faire respecter et défendre les droits de l’homme est sacro-saint », a affirmé Janet L. Yellen, secrétaire au Trésor des États-Unis. « Les violations des droits de l’homme touchent au cœur de notre humanité partagée. Les sanctions du Trésor soulignent le sérieux de notre engagement à promouvoir l’obligation de rendre des comptes pour les atteintes aux droits de l’homme et à protéger le système financier des États-Unis des responsables de ces actes inqualifiables ».
Un rapport publié le 7 décembre 2022 par le BCNUDH (Bureau conjoint des Nations unies pour les droits de l'homme) et la MONUSCO (Mission de l'Organisation des Nations unies pour la stabilisation en RD Congo) a confirmé que les combattants du M23 ont tué au moins 131 civils, dont des hommes, des femmes et des enfants, à Kishishe et Bambo, deux villages de la chefferie de Bwito, territoire de Rutshuru. Les victimes ont été exécutées par balles ou armes blanches, avec des cas de violences sexuelles sur des femmes et des filles.
Plusieurs rapports ultérieurs, notamment celui du BCNUDH, ont révisé ces chiffres à la hausse, évoquant au moins 171 personnes exécutées sommairement entre le 21 et le 30 novembre 2022. Human Rights Watch a également confirmé, par des sources directes, le décès de 22 civils, en notant que le quartier général sectoriel du groupe armé FDLR, composé principalement de Hutus rwandais, se trouve dans la région.
Actuellement, Kishishe est à nouveau sous l'occupation des rebelles du M23 depuis le 14 novembre, suscitant de vives inquiétudes dans la région.