Selon des études menées par le cabinet d'audit Deloitte, le taux de bancarisation en République démocratique du Congo (RDC) se situe autour de 6 %, une statistique considérée comme modeste pour une population avoisinant les 80 millions d'habitants, bien en dessous de la moyenne africaine évaluée à 15 %.
L'étude de Deloitte datant de 2022 met en lumière deux acteurs majeurs du paysage bancaire congolais : Equity BCDC et Rawbank. Ces deux institutions financières se distinguent avec des créances à la clientèle respectives de 998 millions de dollars pour Equity BCDC et 935 millions de dollars pour Rawbank, détenant ainsi des parts de marché de 24 % et 22 %, précise le cabinet d'audit.
Bien que près d'une vingtaine de banques opèrent en RDC, le secteur bancaire, malgré son faible taux de pénétration, a su se montrer résilient après les secousses causées par la pandémie de COVID-19. Notamment en 2022, il a enregistré une croissance significative, en particulier dans le domaine numérique. Deloitte souligne que la digitalisation et l'agency banking, offrant des services simples, pourraient jouer un rôle crucial pour augmenter le taux de bancarisation, notamment grâce au potentiel inexploité des 35 millions d'habitants utilisant un téléphone mobile en RDC.
Cependant, le principal défi persiste dans la forte dollarisation de l'économie congolaise. Plus de 80 % du bilan des banques est exprimé en dollars américains, et environ 85 % des dépôts se font exclusivement dans cette devise, selon Deloitte.
La Journée internationale des banques, observée chaque 4 décembre, destinée à reconnaître le rôle crucial des banques dans le financement du développement durable, n'a pas été marquée par des manifestations en RDC, mettant en exergue le faible taux de bancarisation dans le pays.
Cette journée, instituée par les Nations unies depuis 2019, vise également à mettre en avant l'importance des systèmes bancaires pour améliorer le niveau de vie dans les États membres.