Les combats entre les FARDC, appuyées par les groupes d’autodéfense, appelés communément « Wazalendo » et le M23 ont éclaté, cette fois, ce vendredi 8 décembre 2023, dans plusieurs collines surplombant Shasha, une agglomération située sur la RN2, à 15 Km de Sake (territoire de Masisi), sur la route qui mène vers la province voisine du Sud-Kivu. Selon nos sources dans la région, des détonations d'armes lourdes entendues jusque ce vendredi soir, provoquent des déplacements massifs des populations des villages Burora, Nyamubingu, Nyabibale, Magoma et Shasha vers Bweremana (Nord-Kivu) et Minova (Sud-Kivu).
« La situation est tellement compliquée. Nous sommes obligés d'aller à Minova et voir comment rentrer demain sur Goma. Des détonations d'armes lourdes se font entendre jusqu'à présent. Et la population de Burora, Nyamubingu, Nyabibale, Magoma et Shasha se déplace vers Minova », témoigne un acteur de la société civile en mission dans la région.
Certains habitants de Sake, pris de peur, commencent également à vider la cité et prennent la direction de Goma ainsi que des sites des déplacés situés tout autour de la ville volcanique.
« Les combats sont en cours sur les axes Ngungwe et Kagano, dans des collines surplombant le village de Shasha. Côté Mushaki, tout semble calme. À Sake aussi c'est calme malgré la panique causée par des soldats qui reviennent du front. Le problème se situe vers Shasha. Les hélicoptères des FARDC bombardent les positions rebelles et nous espérons que ça va changer la situation », indique pour sa part Olivier Mungwiko, acteur de la société civile de Sake.
Jeudi, après plusieurs tentatives, les rebelles du M23 ont réussi à s’emparer de la localité stratégique de Mushaki, dans le groupement Kamuronza. L’armée a confirmé que l’ennemi s'est infiltré dans cette localité et que toutes les dispositions étaient en train d’être prises pour le déloger, non seulement de Mushaki mais aussi de toutes les entités occupées.
Cette reprise des combats a lieu alors que les forces de l'East Africa Community ont commencé à se retirer du Nord-Kivu, à la suite de leur « inefficacité sur le terrain » face à l’agression de la RDC par le Rwanda, sous couvert du M23, depuis pratiquement plus d'une année, ont déploré les acteurs politiques et de la société civile ainsi que le gouvernement congolais. Kinshasa à d’ailleurs refusé de renouveler le mandat de cette force régionale qui prend fin ce 8 décembre 2023. Certains éléments kényans et sud-soudanais ont déjà plié bagage mais d'autres ont jusqu’au 7 janvier 2024 pour avoir complément quitté la RDC et laisser place à la force de la SADC dont l’arrivée des premières troupes interviendra d'ici le 10 décembre prochain.
Jonathan Kombi, à Goma