RDC : plaidoirie pour la médiatisation massive des thématiques liées à la famille et au mariage

Gilbert Nakahosa, professeur du droit canonique à l’UCC
Gilbert Nakahosa, professeur du droit canonique à l’UCC

La communauté famille chrétienne (CFC), une structure au sein de l’église catholique romaine, a clôturé, ce jeudi 7 décembre, une formation des journalistes d’une dizaine de médias de Kinshasa sur la famille et le mariage. Durant trois jours, les formateurs, principalement les religieux, ont rappelé la position de l’église catholique sur les mutations en cours dans notre société notamment la notion du genre, l’homosexualité et le mariage.

Berger de la CFC, Léon Botolo, attend voir les médias congolais se lancer dans la sensibilisation sur la conservation des valeurs chrétiennes et africaines sur le mariage et la famille, pour contrer la propagation des conceptions orientales sur ces questions.

« S’il y a des structures organisées des journalistes spécialistes des questions environnementales, sportives, politiques ou économiques, il est tout à fait logique qu’il y ait des journalistes spécialistes des questions familiales. Ils permettront la vulgarisation à grande échelle de notre conception du mariage en tant que chrétiens et africains », a-t-il indiqué à la clôture de cette formation.

Pour ce qui est du mariage, l’abbé-professeur Mathieu Musua, docteur en philosophie et professeur émérite à l’Université catholique du Congo (UCC) avait, lors de son intervention le premier jour, rappelé le caractère naturel du mariage. 

« Le mariage est d’abord un droit naturel, par le fait qu’il a été institué par le créateur lui-même. Il est après un droit positif c’est-à-dire édicté par un législateur, l’Etat en l’occurrence qui l’instaure par le code de famille dans différents pays », avait-il indiqué dans son exposé à l’ouverture de la formation.  Cette compréhension du mariage s’oppose aux conceptions qu’il qualifie d’ « occidentales » sur le mariage et la famille, notamment en normalisant les pratiques homosexuelles la « notion du genre ».

La théorie du genre, selon lui, est issue du féminisme et se traduit par la volonté de dépasser la biologie par la socialisation. « Le sexe ne se définit pas par les facteurs biologiques et le genre, n’a rien à avoir avec le rôle social selon les théoriciens du genre », a expliqué l’abbé-professeur Musua. Cette façon de voir les choses est tout à fait contraire aux dispositions normatives et naturelles de la société et du créateur.

La mondialisation qui inclut notamment le partage des informations à un large public dans un temps record a largement contribué à la propagation à des conceptions dites « occidentales », avait expliqué pour sa part Nakahosa Gilbert, professeur du droit canonique à l’UCC. C’est par les mêmes médias que les conceptions chrétiennes et africaines du mariage seront propagées dans la communauté d’où la nécessité d’impliquer les professionnels de la presse pour la médiatisation massive de ces notions, avait ajouté le professeur Katubadi Celestin, enseignant de communication sociale à l’UCC.

Face à ces mutations, Monseigneur Edouard  Isango, évêque auxiliaire de Kinshasa, a appelé à une attitude de miséricorde envers les homosexuels, les polygames,  les communautés LGBT, les concubines et les théoriciens du genre, dans l’espoir qu’ils pourraient se convertir.

La communauté famille chrétienne a été créée en 1984 par le couple Botolo Léon et Marie Valentine, et va fêter ses 40 ans d’existence l’année prochaine. Elle préconise la défense et la promotion des valeurs familiales, mettant en exergue le fait que le mariage soit un lieu de bonheur, et non de malheur.

Bruno Nsaka