Elections en RDC : La Symocel s’inquiète d’une campagne électorale qui envenime les violences interethniques

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Effigie déchirée de Denis Mukwege

Après deux semaines de campagne électorale, les objectifs du jeu démorcratique semblent se diriger vers des luttes peu loyales telles que les violences interethniques. En effet, cette campagne électorale qui a vu des candidats présidents notamment tenir des discours dans différents coins du pays, a exacerbé les tensions interethniques, amplifiant des conflits déjà existants dans certaines régions. Des violences ont été signalées, notamment dans les provinces du Haut-Katanga, Bandundu, Kindu et Kinshasa - Limeté.

Au Haut-Katanga, des tensions violentes ont éclaté entre la communauté Kasaienne et la population locale de Kasumbalesa. Des vidéos et correspondances datant du 26 novembre 2023, attribuées au Chef Coutumier Kabunda Vincent du Groupement Kombo, interdisant aux Kasaiens d'accomplir certains rites, ont envenimé la situation. Dans la province du Maniema, des incidents malheureux ont été signalés lors de la tournée du candidat Moise Katumbi, entraînant des pertes en vies humaines.

À Kinshasa, un convoi de campagne des partisans du candidat Moïse Katumbi a été attaqué par les partisans de l’UDPS, toutefois, grâce à l'intervention de la police nationale congolaise, aucun décès ni blessé n'ont été enregistrés, malgré des dommages matériels.

Des images circulent sur l’agression de certains cortèges des officiels dans certaines provinces, c’est le cas du cortège du Premier Ministre Sama Lukonde à Malangwe, dans l’ex Grand Katanga. La Symocel note que dans cette campagne, le rejet d’un candidat tend de plus en plus à se confondre avec l’agression physique contre ce candidat. Les partisans de l’Union Sacrée et d’Ensemble pour la République se sont illustrés parfois par l’arrachage des supports de campagne de deux camps.

Au vu de tout cela et à l’issue des 10 premiers jours de cette campagne, la Symocel note le déroulement d’une campagne mitigée, intense au sommet, tiède aux bas échelons avec des candidats peu motivés, violente et envenimée, tournée autour des individus plutôt que des programmes, mais malgré tout vivifiant la démocratie dans les contradictions.

La Synergie des Missions d’Observation Citoyenne des Elections a déployé 275 Observateurs de Long terme dans les 26 provinces afin de suivre le déroulement de la mise en oeuvre des Opérations électorales et ainsi contribuer à leur conformité aux principes directeurs pour des élections crédibles. En consortium avec la Nouvelle SCC, elles déploieront 40 000 observateurs de Court Terme pour les scrutins du 20 décembre 2023.