RDC : “Inclusion financière et numérique : les banques à l’ère de la révolution” au cœur d’un Digital Payment Day à Kinshasa

Photo d'illustration
Journée-débat Digital Payment Day

Après la Tunisie, le Sénégal et la Côte d’Ivoire, la RDC reçoit le Digital Payment Day à Kinshasa. C’est une journée d’échange sur une question importante qui est l’inclusion financière qui continue d'être un problème en Afrique. Cette activité qui a réuni différents experts des secteurs bancaire et financier, ainsi que des acteurs clés de l'industrie du paiement en RDC, au Fleuve Congo Hotel ce mardi 21 novembre, avait pour thème “Inclusion financière et numérique : les banques à l’ère de la révolution”.

Ces échanges sont notamment motivés par le fait que la RDC réalise une transformation numérique de grande envergure grâce à la mise en place de quelques réformes dans le domaine des technologies de l'information et de la communication. Ce qui a un impact manifeste sur l'inclusion financière grâce à l'adoption croissante des services numériques dont les paiements mobiles et digitaux.

Ces technologies de l'information et de la communication ont modifié les offres des acteurs du secteur bancaire amenant les bénéficiaires à accéder aux services financiers de base tels que les paiements, les transferts d'argent et la gestion des comptes, à partir de leur téléphone mobile. Ce que One Africa Forums et la société S2M ont compris pour organiser une journée-débat afin de mettre tous les acteurs du système ensemble pour réfléchir sur les meilleures stratégies pour arriver à l’inclusion financière en RDC.

“C’est grand jour pour les acteurs financiers comme nous puisqu'il s’agit de mettre au coeur de notre activité, les nouvelles technologies de demain pour pouvoir faciliter l’inclusion financière et davantage bancariser les congolais”, a indiqué Francesco De Musso, Administrateur Directeur Général de BGFIBank RDC.

L’objectif est de faire passer le taux d’inclusion financière à 65% à l’horizon 2028 et le taux de bancarisation à 50% à l’horizon 2030. Un challenge qui ne peut être possible que grâce à l’inter une interopérabilité totale de l’écosystème.

“L'élément clé, c'est le partenariat gagnant-gagnant. Nous avons tous des compétences et des métiers différents. Nous sommes une banque, nous avons besoin des fintech et également des opérateurs de téléphonie mobile. C’est ce partenariat qui va faire que chacun mette ses avantages au service des congolais pour que nous puissions davantage les intégrer dans le système bancaire”, ajoute Administrateur Directeur Général de BGFIBank RDC.

Des interventions pertinentes ont eu lieu dans ce séminaire qui montrent à quel point l’inclusion bancaire et financière est stratégique pour le pays, avec un push gouvernemental et de l’Etat, et une ambition très élevée. Cela requiert cette interopérabilité entre les banques, entre les institutions financières ; un autre niveau d’interopérabilité concerne les alliances stratégiques à opérer entre les banques et les opérateurs de télécommunication et entre les banques et les micros finances.

“J’ai vu une volonté importante de tous les acteurs de collaborer ensemble et à créer une plateforme et un environnement qui favorise cette collaboration d’ensemble pour que nous tous, on crée de la richesse et de la croissance. Pour S2M ou peut-être toutes les fintech, le plus important, c’est d’établir une relation de confiance avec cet écosystème. Parce que s’appuyer sur une fintech, c’est déléguer une partie du risque pour les banques. Il est important que les fintech rassurent par rapport à leur solution en terme de gestion du risque, de sécurité, de prévention de la fraude et de la protection des données sensibles”, a expliqué Mohammed Amarti-Riffi, Vice-President Executif de la société S2M.

Côté de l’Etat, on s’est déjà saisi de la question, a affirmé Jean-Luc Mugogwa, Coordonnateur adjoint Agence pour le Développement du Numérique (ADN) en charge des questions techniques et de planification, un des panélistes de ce séminaire. En effet, l’ADN est un service spécialisé de la présidence de la République. Elle a pour mission d'assurer le déploiement optimal du numérique au niveau de tout le territoire comme un pilier de l’inclusion financière notamment en ce qui concerne les paiements digitaux.

“Le régulateur qui est la Banque Centrale du Congo a déjà pris le problème à bras le corps suite à une communication du Chef de l’Etat dans un conseil des ministres, qui concernait cette inclusivité financière, la dédollarisation de l’économie et la nécessité d’assurer l'interopérabilité. Et la BCC était un peu complaisante avec les banques, elle leur laissait le temps, mais l’écosystème a atteint la maturité nécessaire pour que des éléments deviennent un peu plus contraignants”, a rassuré Jean-Luc Mugogwa.

Quant aux mesures juridiques, la loi de paiement de 2018 prévoit une interopérabilité obligatoire, la seule chose qui manque, c'est des cadres de discussion pour voir comment la matérialiser. Le digital payment day s’avère être le cadre idéal pour la cause.

Emmanuel Kuzamba