Le président congolais, Félix Tshisekedi, a fourni des éclaircissements concernant la présence d'instructeurs étrangers aux côtés des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) dans la région du Nord-Kivu. Lors d'une interview accordée ce jeudi à RFI et à Jeune Afrique, il a explicité que ces individus étaient des "coaches" et non des mercenaires, précisant qu'ils sont au nombre d'environ "un bon millier".
"Ce sont des experts qui ont une carrière ou une formation spéciale en tant que commandos. Leur mission consiste à renforcer les capacités de nos forces de défense sur le terrain", a expliqué le président Tshisekedi, soulignant qu'ils opèrent dans des conditions réelles.
Contestant la qualification de mercenaires, il a comparé leur rôle à celui d'un coach sportif : "Ils ne combattent pas, ils coachent. Un coach de football joue-t-il avec les joueurs ? Il est là pour les guider. Ce sont des coaches, pas des mercenaires."
Le président a également réfuté les allégations liées au mercenariat, Agemira : "C'est une société dont l'adresse et les activités sont connues. Pourquoi les qualifier de mercenaires ? Ses activités sont légales dans le pays où elle est enregistrée. Sinon, des poursuites auraient déjà été engagées contre elle."
Selon diverses sources, la société Agemira RDC, affiliée à une entreprise basée à Sofia (Bulgarie) et dirigée par Olivier Bazin, opère dans la maintenance des aéronefs des FARDC, avec deux Sukhoi Su-25 et deux hélicoptères d'attaque Mi-24 à Goma. Une présence notable à Goma est également celle d'Horatiu Potra, un ancien légionnaire français, et de son équipe, offrant leurs services.
Le porte-parole du gouvernement congolais, Patrick Muyaya, a ajouté : "Ces informations font partie d'une campagne visant à détourner l'attention internationale de la responsabilité du Rwanda, via le M23, dans l'agression et le massacre à Kishishe. Des Congolais ont été tués par des militaires anglophones en toute impunité."
Les FARDC sont actuellement en conflit avec le M23 soutenu par le Rwanda dans la région du Nord-Kivu. Malgré la présence de la Mission des Nations unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo (MONUSCO) et de la force régionale de la Communauté de l'Afrique de l'Est (EAC), ce mouvement qualifié de terroriste par Kinshasa continue de contrôler une grande partie du territoire de Rutshuru