Procès Bujakera en RDC: demande de liberté provisoire rejetée, la défense insiste sur la nécessité d’une contre-expertise pour garantir un procès équitable

Stanis Bujakera
Stanis Bujakera

Les avocats avaient également sollicité une contre-expertise pour clarifier les contradictions dans l'accusation, en particulier en ce qui concerne la prévention de fabrication d'un sceau de l'Agence nationale de renseignement (ANR) qui pèse sur le journaliste et sur l’analyse technique qui aurait permis de l’identifier comme le première émetteur du document falsifié. Ils avaient demandé au tribunal de réquisitionner l'ANR pour obtenir le sceau original du document à la base de son arrestation. Le juge devra statuer sur cette demande avant lundi prochain, il disposait huit jours à partir de vendredi dernier. “Pour nous, ce qui compte, c’est d’obtenir cette contre-expertise”, explique Me Yana Ndikulu, porte-parole du collectif de défense de Stanis Bujakera. “Car seule la garantie d’un contradictoire sur les éléments de preuves présentées par le parquet peut garantir un procès équitable”.

La mobilisation continue pour obtenir la libération de Stanis Bujakera. Ses collègues, des acteurs de la société civile et de nombreuses personnalités congolaises et internationales appellent toujours à sa libération rapide.

Stanis Bujakera a été arrêté le 8 septembre dernier à l'aéroport de N'djili à Kinshasa. Il est poursuivi pour un prétendu "faux document" attribué à l'ANR et lié à un article de Jeune Afrique qui retrace le rôle supposé du service de renseignement militaire dans l'assassinat du député et opposant Chérubin Okende. Le journaliste est accusé de "faux en écriture, falsification des sceaux de l'État", "propagation de fausses informations" et "transmission de messages erronés et contraires à la loi". Après quelques jours de détention dans les cachots de la police, il a été transféré à la prison de Makala le 15 septembre. Bien qu'aucune décision n'ait été prise pour renouveler sa détention, ses avocats estiment que sa détention est irrégulière. Ce mardi, Bujakera totalise deux mois de détention arbitraire.