RDC: l’INRB plaide pour l’opérationnalisation de l’approche « One health » dans la lutte contre les épidémies

Les participants à la conférence sur l'approche "One health"
Les participants à la conférence sur l'approche "One health"

L’Institut national des recherches biomédicales (INRB) a organisé, ce vendredi 3 novembre, une conférence en marge de la journée internationale « One health (une santé) » en République démocratique du Congo. 

Devant plusieurs partenaires de recherche locaux et internationaux dont  l’Institut de médecine tropicale (ITM), Doperaus (Décentraliser et rendre opérationnelles les plateformes « Une Santé » en RDC) et le Centre Interdisciplinaire de Gestion du Risque Sanitaire (Cigers), Justin Masumu, professeur à la faculté de médecine vétérinaire à l’Université pédagogique nationale (UPN) et chercheur à l’INRB, est revenu sur la nécessité de rendre opérationnel, à tous les niveaux, l’approche « une santé » dans la lutte contre les épidémies récurrentes en RDC. Selon lui, cette approche mobilise plusieurs secteurs, disciplines et communautés.

« Une santé est une approche intégrée et unificatrice, qui vise à équilibrer et à optimiser durablement la santé des personnes, des animaux, des plantes et des écosystèmes car elle est étroitement liée et interdépendante », a-t-il expliqué.

A en croire ce chercheur au Laboratoire vétérinaire central de Kinshasa (Labovet), les secteurs de la santé humaine, animale, végétale et environnementale doivent étroitement collaborer et partager leurs expertises pour lutter efficacement contre les épidémies.

Il déplore, toutefois, la répartition inéquitable des ressources dans les 4 secteurs de santé.

« Le secteur de la santé humaine est très bien organisé, avec du personnel très bien formé, bien équipé et qui fait bien son travail. Ce n’est pas le cas dans le secteur de la santé animale, où nous avons très peu de médecins vétérinaires, et ainsi de suite pour les deux autres secteurs. Ceci va causer le problème de gestion des maladies car il y a des maladies d’origine humaine, animale, végétale et même environnementale », a-t-il expliqué, avant d’appeler les jeunes à se lancer dans les études vétérinaires et environnementales, qui présentent plusieurs offres sur le marché d’emploi.

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Un des intervenants dans la conférence, le Dr Jean-Jacques Muyembe, directeur général de l’INRB, est revenu, quant à lui, sur l’expertise de la RDC dans la gestion des épidémies comme Ebola, choléra, Monkey pox (variole de singe), fièvre jaune, chikungunya, qui sont des maladies locales. La pandémie de covid-19 est le seul virus importé que la RDC a géré, a fait savoir le docteur Muyembe.

Parmi les facteurs favorisant la propension de ces maladies, Dr Muyembe a évoqué notamment le fait que la RDC soit frontalière à plusieurs pays, le manque d’eau potable, les conditions hygiéniques précaires, le non-respect des gestes barrières.

L’amélioration des conditions de vie de la population, la documentation des épidémies éradiquées et le partage de l’expérience permettront de lutter efficacement contre les maladies, selon ce célèbre virologue congolais.

Célébrée chaque 3 novembre, la journée internationale « One health » est une initiative de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), de l’Organisation des Nations-Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture (FAO) et de l’Organisation Mondiale de la Santé Animale (OIE).  Elle préconise la coordination d’actions collectives, menées par des individus, des entreprises, des pays et des organisations à l’échelle mondiale pour améliorer le système sanitaire.

Bruno Nsaka