Explosion du budget des jeux de la Francophonie : Le CREFDL pointe du doigt le ministre des finances et la gouverneure de la BCC

Médailles des jeux de la Francophonie 2023
Médailles des jeux de la Francophonie 2023

Valery Madianga, directeur du Centre de recherche en finances publiques et développement local (CREFDL), a exprimé son indignation face aux révélations faites par le ministre des finances de la République Démocratique du Congo, Nicolas Kazadi, concernant l'explosion du budget des jeux de la Francophonie. Selon les affirmations du ministre, le budget initial prévu pour l'organisation de ces jeux, estimé à 48 millions de dollars, aurait subi une augmentation significative pour atteindre un montant astronomique de 324 millions de dollars.

Le ministre Kazadi a détaillé les augmentations budgétaires, expliquant que " le budget des opérations avait grimpé de 12 à 78 millions de dollars, tandis que les dépenses liées aux infrastructures avaient explosé, passant de 36 à 246 millions de dollars. De plus, la période de préparation pour ces jeux s'était étendue de quelques mois à environ trois ans, révélant ainsi des erreurs de planification et de gestion."

Valery Madianga, tout en exprimant son mécontentement face à cette situation, a souligné que de telles pratiques étaient devenues monnaie courante. Il a déclaré : "Lorsque le ministre des Finances prononce ce discours, c'est souvent dans le but de se dégager de toute responsabilité. Cependant, il ne devrait pas chercher à se dégager de ses responsabilités, car il est le premier responsable. En fin de compte, c'est lui qui donne son aval pour que la Banque centrale décaisse les fonds."

Madianga a mis en évidence le manque de base légale solide dans le processus budgétaire, soulignant que le ministre des finances autorisait les paiements au moyen de lettres adressées à la gouverneure de la Banque centrale, sans vérification appropriée. Il a ainsi affirmé que la situation actuelle conduisait à un dépassement budgétaire de près de 600%.

Le directeur du CREFDL a préconisé une enquête approfondie sur l'utilisation des fonds et sur les documents ayant servi d'assise aux décaissements. Il a également mis en lumière la responsabilité de la gouverneure de la Banque centrale, qui devrait garantir la conformité des paiements avec la liste des paiements prévue pour le projet. Valery Madianga a souligné que cet argent aurait pu être mieux utilisé, notamment pour la réhabilitation de routes. Il a insisté sur l'importance de la justice pour résoudre cette affaire, qualifiant la situation de dépassant même les détournements de fonds observés dans le cadre du projet Bukanga-Lonzo.