RDC: plusieurs sources rapportent jusqu'à plus de 60 morts à la suite des attaques du M23 le week-end dernier à Tongo (Rutshuru)

Le bilan des tueries des civils dans plusieurs localités du groupement Tongo, dans la chefferie de Bwito (territoire de Rutshuru) au Nord-Kivu, est revu à la hausse. Les sources administratives locales renseignent ce mercredi 25 octobre à ACTUALITE.CD que plus de 60 civils ont été sauvagement tués par le M23. Le fonctionnaire délégué  adjoint du gouverneur militaire dans la chefferie de Bwito, Isaac Kibira, en appelle à l'ouverture d'une enquête internationale afin d'établir les responsabilités. Il plaide aussi pour le retour de la paix dans des localités aujourd’hui sous le joug du M23. 

« Ils ont tué deux personnes et violé quatre femmes à Tongo centre. À Marangara, le M23 a tué plus de 37 personnes. Au niveau de Runzenze, ils ont exécuté deux personnes. À Hohe, ils ont tué quatre personnes. On rapporte des morts, également du côté de Rushovu. Alors, le bilan provisoire compilé est de plus de 60 personnes tuées dans le groupement de Tongo. Ils sont en train de tuer des gens aveuglément dans des champs, dans des maisons, et des habitations sont incendiées. Ils pillent également les biens de la paisible population », dit Isaac Kibira, fonctionnaire délégué adjoint de l’autorité provinciale dans la chefferie de Bwito. 

Lundi, ACTUALITE.CD annonçait un bilan de plus de 30 personnes tuées lors des différentes attaques.

«Nous demandons une enquête internationale. Que le gouvernement congolais puisse saisir le Conseil de sécurité des Nations-Unies, l'Union africaine, la MONUSCO et les organisations régionales pour venir voir ce qui se passe dans la zone. Pourquoi le M23 est en train de tuer des personnes, sans défense, en cascade? Voilà ce que nous sommes en train de décrier. Sinon, si le gouvernement ne prend pas en charge la question, c'est pour autant dire que la population de Tongo n'existera plus ». 

Dans la région de Tongo comme sur plusieurs fronts à Rutshuru, Masisi et Nyiragongo, les rebelles du M23 s'affrontent depuis plus d'un mois avec les miliciens "Wazalendo".

Dans un communiqué de presse publié mardi, 24 octobre 2023, le gouverneur militaire du Nord-Kivu, le général-major Peter Chirimwami, a dénoncé le massacre, par le M23, de plus de 50 civils dans le groupement de Tongo, chefferie de Bwito (territoire de Rutshuru). 

Lors d'un briefing de presse lundi, le Vice-Premier Ministre et Ministre des Affaires Étrangères, Christophe Lutundula, ainsi que le Ministre de la Communication et des Médias, porte-parole du Gouvernement,  Patrick Muyaya, ont exposé des images de drone de surveillance attestant le déploiement des forces armées rwandaises dans le groupement de Tongo, en territoire de Rutshuru, en soutien aux rebelles du M23.

« Le Rwanda a été encore une fois pris la main dans le sac par nos drones. Ces images révèlent une nouvelle incursion de l'armée rwandaise en renfort aux terroristes du M23, prouvant leur implication directe dans le conflit en cours dans le Nord-Kivu », a déclaré Patrick Muyaya, porte-parole du Gouvernement.

Le gouvernement congolais a saisi le Mécanisme conjoint de Vérification pour documenter les faits et en tirer les conséquences. Par ailleurs, le 23 octobre 2023, le M23 est accusé d'avoir perpétré des massacres ayant coûté la vie à 50 personnes et entraîné la destruction de plusieurs habitations dans les villages de Runzenze, de Bishishe, et de Marangara. 

Jonathan Kombi, à Goma