Des réactions fusent à la suite de l'instruction du chef de l'État, donnée au gouvernement via le Premier Ministre et les Vices-Premiers Ministres, Ministres de l'Intérieur et de la Défense, pour assurer la sécurité des opérations de la CENI dans les territoires de Kwamouth, Masisi et Rutshuru. Cette instruction a été énoncée lors du conseil des ministres tenu vendredi dernier.
L'organisation de l'enrôlement suscite des inquiétudes dans le territoire de Kwamouth, en particulier parmi certains acteurs politiques. Moïse Makani, Député provincial élu de Kwamouth, estime que le gouvernement doit d'abord rétablir la paix pour faciliter ces opérations. Selon lui, de nombreux villages sont sous le contrôle de la milice Mobondo, la population locale a fui, et des infrastructures ont été détruites dans de nombreux sites de la CENI. Il émet des doutes quant à la possibilité des agents de la CENI d'accéder aux villages occupés par les miliciens, qui continuent à sévir dans la région.
"En tant qu'élu local, je dis que ce n'est pas opportun. Aujourd'hui, les villages de Kwamouth sont complètement détruits par la milice Mobondo. La population a été dispersée dans toute la RDC. Si nous lançons maintenant les opérations d'enrôlement, ce n'est pas que nous refusions, car le Président de la République l'a ordonné, mais je demande aussi au gouvernement et aux agents de l'identification, comment pourront-ils accéder aux endroits qui n'ont pas de locaux ? Les centres d'enrôlement sont sous le contrôle de la milice Mobondo. L'État doit assumer sa responsabilité pour éradiquer cette menace Mobondo, et une fois la paix rétablie, nous pourrons procéder à l'enrôlement", a-t-il déclaré lors d'une interview accordée à actualité.cd.
L'opération d'enrôlement à Kwamouth a été reportée à deux reprises en raison de l'insécurité.
Selon la 104e réunion du conseil des ministres tenue en juillet sous la présidence du chef de l'État, 74 des 140 villages de Kwamouth sont sous le contrôle des miliciens Mobondo.
Jonathan Mesa à Bandundu