L’importance de la scolarisation de la jeune fille : "nous ne pouvons pas seulement améliorer l’éducation de la jeune fille, nous pouvons aussi la placer après ses études" (Rose Kibolo, inspectrice)

Photo/ Droits tiers
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La Journée Internationale de la fille est célébrée le 11 octobre. À cette occasion, le Desk femme d'Actualité.cd s'est entretenu avec l'inspectrice du pool secondaire de Kintambo Rose Kibolo Maboko. 

Mme Kibolo, en terme de scolarisation des jeunes filles, où placez-vous le curseur ?

Rose Kibolo : la scolarisation permet à la jeune fille congolaise de s'épanouir. Il y a encore quelques années, les jeunes filles étaient focalisées sur le mariage et l'accomplissement des tâches ménagères. Actuellement, grâce à la scolarisation, les filles peuvent s'épanouir, travailler pour lutter contre la pauvreté. Aujourd'hui, sans peur, ni gêne, les filles intègrent la société. Je peux illustrer mes propos par mon propre parcours. Je suis inspectrice, mais à l'époque, on ne trouvait pas beaucoup de dames inspectrices sur terrain. Il y avait plus d'hommes dans ce secteur parce que la femme, sa place était dans le mariage, la cuisine ou encore les travaux champêtres. 

Pouvez-vous nous dresser un état de lieu de la scolarisation des filles en RDC, existe-t-il encore des inégalités d'accès à la scolarisation ?

Rose Kibolo : Non, il n'existe plus d'inégalités. Il est vrai qu'il ne faut pas comparer les grandes villes au milieu reculé, mais la scolarisation de la jeune fille a évolué par rapport aux années précédentes. Une chose est vraie, le Président de la République Félix Tshisekedi a lancé la gratuité de l'enseignement primaire pour mettre tous les enfants à l'école. Il a donné la chance aux filles aussi d'aller à l'école, alors que ces inégalités sont quasi effacées maintenant que toutes les filles ont la possibilité d'aller à l'école.

Que faire pour améliorer la scolarisation de la jeune fille en RDC ?

Rose Kibolo : pour améliorer la scolarisation d'abord dans l'ensemble, il faut retenir que l'école primaire est la base de la scolarisation. Quand nous aurons maîtrisé l'école primaire, la suite devient automatique. Et pour la jeune fille congolaise particulièrement, j'en appelle à la conscience des parents. Les parents qui sont allés à l'école laissent aussi leurs filles aller à l'école. Il ne faudrait plus qu'il n'y ait des inégalités dans la scolarisation des filles et des garçons. Nous faisons souvent la ronde des écoles, et dans les salles de classe, la population dominante est la population féminine. Les filles sont actuellement plus nombreuses dans les salles de classe que les garçons. 

Autre chose, nous ne devons pas seulement améliorer l'éducation de la jeune fille, nous pouvons aussi la placer après ses études afin qu'elles soient au même pied d'égalité que leur collègue garçon.

Dans le Gouvernement, il y a combien de femmes ? Nous ne sommes pas présents, bien que nous allions à l'école, mais à la fin, on se retrouve derrière les hommes. Il faut vraiment éviter ces inégalités. Je vous donne un exemple, dans mon pool nous sommes onze inspecteurs et trois inspectrices, nous ne sommes pas nombreux, raison pour laquelle il est important que les filles aillent à l'école pour être sur le même pied d'égalité que les garçons.

Par ailleurs, selon le rapport de la Conférence de Beijing de 1995, les filles et les garçons ont tout à gagner d'un enseignement non discriminatoire qui, en fin de compte, contribue à instaurer des relations plus égalitaires entre les femmes et les hommes. Les femmes ne pourront prendre une part plus active au changement que si l'égalité d'accès à l'éducation et l'obtention de qualifications dans ce domaine leur sont assurées. 

Retenue comme thème « Pour chaque fille : droits, résilience, autonomisation », la Journée Internationale de la fille met l'accent sur la nécessité de relever les défis auxquels sont confrontées les filles et de promouvoir l'autonomisation des filles et le respect de leurs droits humains.

Propos recueillis par Grace GUKA