Dans le cadre de son projet de lutte contre le trafic international des espèces de faune sauvage en RDC, l’ONG African Wildlife Foundation (AWF) a procédé, vendredi 29 septembre, dans ses installations, à Kinshasa, à la remise officielle des matériels de gestion de scène de crime à ses partenaires.
Une double cérémonie a été organisée ce jour. AWF, ONG américaine, par l’entremise de son directeur pays, Antoine Tabu Senga, a d’abord remis symboliquement ces kits d’une valeur de 41 000 dollars américains à la structure Juristes pour l'environnement au Congo (JUREC), qui assure le lead dans l’implémentation de ce projet. A son tour, JUREC a procédé à la remise de ces matériels aux points focaux des agences de contrôle aux frontières partenaires au projet, à savoir : la Régie des voies aériennes (RVA), la Direction générale des douanes et accises (DGDA), l’Office congolais de contrôle (OCC), la Direction générale de migration (DGM) et la Société commerciale des transports et des ports (SCTP, ex-Onatra).
Deux sites ont été ciblés pour l’instant dans le cadre de l’implémentation de ce projet. Il s’agit de l’aéroport international de N’djili à Kinshasa et le port de Matadi.
« Nous sommes en train de poursuivre un programme qui a trois objectifs pour les 10 prochaines années. Le 3e objectif, c’est justement de lutter contre la criminalité faunique qui est la principale cause d’érosion de la biodiversité dans nos aires protégées (…). Aujourd'hui, nous avons remarqué que la criminalité faunique tant à s’internationaliser, c’est pourquoi nous sommes passés à une deuxième phase où nous voulons notamment arrêter ce trafic. Après plusieurs études, nous avons compris que l’aéroport de N’djili et le port de Matadi sont les points de sortie de la plupart des faunes sauvages de la RDC (…). Voilà pourquoi il fallait travailler avec ces services [agences de contrôle aux frontières, ndlr] commis à ces deux endroits », indique Antoine Tabu Senga, directeur pays de l’AWF.
Et d’ajouter :
« S’il y a de plus en plus d'arrestations, cela conduira à la réduction de la criminalité faunique et par ricochet, on va voir la tendance des faunes dans nos aires protégées et surtout les espèces protégées augmenter ».
Ces kits, notamment composés des gangs, des rubans, des appareils photo, des matériels chimiques de détectives pour savoir identifier un objet qui serait un spécimen d’une espèce protégée qu’on est en train de trafiquer, etc., sont remis à l’issue d’une première phase de formation où les agents ont été formés sur “la collecte d’éventuelles preuves consécutives à la commission d’une infraction sur la faune sauvage et dans la gestion et sécurisation d’une scène de crime sur la faune sauvage”.
« Quand nous évoluons, le criminel aussi évolue. Mais notre devoir, c’est de mettre hors d’état de nuire le criminel avec le moyen intellectuel c’est-à-dire la remise à niveau que nous venons de recevoir ainsi que les matériels adéquats mis à notre disposition pour permettre la bonne administration de la justice quant à la lutte contre la criminalité faunique. Je pense que tant soit peu nous allons réduire ces cas de criminalité faunique dans notre pays », explique M. Basudi, inspecteur à la police, chargé de la formation des policiers et des OPJ de l’ex-Onatra.
Contexte
Avec l’appui financier du Bureau du Département d’Etat Américain pour l’application de la loi et la lutte internationale des contre les stupéfiants (INL), AWF a, aux côtés de son partenaire JUREC, lancé depuis septembre 2021 un projet d’appui à l’Institut Congolais pour la Conservation de la Nature (ICCN en sigle) intitulé « Lutte contre le Trafic international des espèces de faune sauvage en RDC » dont l’objectif principal vise à « Réduire la capacité des groupes criminels à pratiquer et à tirer profit du braconnage et du trafic d'animaux protégés et de leurs sous-produit provenant de ou transitant par la RDC ». AWF est une ONG des droits américains créée en 1961 et présente en RDC depuis 2004.
Japhet Toko