Kasaï-Oriental : la terreur du kidnapping sévit depuis plus de 11 mois à Mbuji-Mayi

Cathédrale Saint Baptiste
Cathédrale Saint Jean-Baptiste de Bonzola à Mbuji-Mayi/Ph. droits tiers

À Mbuji-Mayi, ville au cœur du sud-ouest du Kasaï, le phénomène du kidnapping s'est intensifié. Contrairement aux premiers jours où cette menace était perçue comme mineure, elle est devenue au fil des mois une préoccupation majeure pour la population, notamment pour les jeunes, qui sont devenus les principales victimes de ces actes effroyables.

"Depuis la reprise scolaire, la peur est permanente. Les parents sont inquiets pour leurs enfants face à ce fléau qui ne cesse de prendre de l'ampleur", exprime le responsable d'une école primaire de la MIBA.

Jadis concentrés à Mbujimayi, les enlèvements se sont désormais étendus à presque tous les villages avoisinants.

"Ici à Ngandanjika, les kidnappings sont devenus courants. Quand je suis de garde à l'hôpital, je préfère attendre jusqu'à 6 heures du matin pour rentrer chez moi, par peur de tomber entre les mains de ces ravisseurs", confie un médecin local.

Rose Mbuyi, présidente de la société civile du Kasaï-Oriental, confirme l'ampleur du phénomène : "Le kidnapping est bien réel à Mbujimayi, mais il est aussi très présent dans les territoires et villages du Kasaï oriental". Elle rappelle également l'arrestation récente de présumés kidnappeurs qui ont été présentés publiquement. Cependant, aucune information sur leur devenir n'a été communiquée : "les enlèvements continuent malgré tout".

Dans les territoires de Lupatapata et Tshilenge, la peur est omniprésente. Les présidents des sociétés civiles locales, Augustin Tshiende et Freddy Kalonji, nous informent que des campagnes de sensibilisation sont organisées quotidiennement pour alerter parents et responsables d'établissements scolaires. Leur message est clair : restez vigilants face à ces enlèvements qui sont perpétrés de manière de plus en plus discrète et sophistiquée.

Jean Marie Makuma