Le Congo n’est pas à vendre condamne les circonstances et la procédure de l’interpellation de Stanis Bujakera ainsi que sa mise en détention sous mandat d’arrêt provisoire

Portrait de Stanis Bujakera
Portrait de Stanis Bujakera

Après 5 nuits en détention injustifiée, des voix continuent de s’élever pour condamner une interpellation indue de Stanis Bujakera, Directeur de publication adjoint de ACRUALITE.CD et correspondant de Jeune Afrique et Reuters ; en plus d’un mandat d'arrêt provisoire. Ce nouveau son de cloche vient de la coalition “Le Congo n’est pas à vendre” qui alerte face à la “restriction de l’espace démocratique en RDC”.

“La liberté d’informer, celle de défendre les droits de l’homme et de lutter contre la corruption sont non négociables et ne sont plus à vendre. Le journaliste Stanislas Bujakera n’est pas un criminel, sa fuite n’est pas à craindre. Le CNPAV demande sa libération immédiate”, indique cette organisation.

A l’approche des élections, ce cas et bien d’autres ces derniers mois inquiètent sur la situation des droits de l’homme en RDC. Le CNPAV rappelle que le pays a besoin d’une presse forte et indépendante pour faire face à plusieurs défis auxquels il est confronté.

“Depuis un an, la presse tant nationale qu’internationale est soumise à une énorme pression, des tracasseries administratives, des menaces publiques émises par des ministres et des responsables sécuritaires et des expulsions de journalistes étrangers. A l’approche des élections, un tel climat représente un frein pour la démocratie. Pour mettre un terme au cycle de violences, de crimes économiques et les violations des droits humains qui minent l’avenir du pays, la RDC a besoin d’une presse forte et indépendante, nationale et étrangère”, ajoute le communiqué.

Depuis cette arrestation, les dénonciations sont entendues de partout. Des médias, des réseaux des journalistes aux politiques, en passant par les organisations de la société civile et les ambassades. Tous sont unanimes sur le fait que Stanis Bujakera devait être en liberté et comparaître si une quelconque infraction lui est reprochée.

Stanis Bujakera est poursuivi pour propagation de faux bruits et de diffusion de fausses informations pour un article publié par Jeune Afrique mettant en cause les renseignements militaires dans l’assassinat de l’ancien ministre Cherubin Okende, alors qu’il n’est pas l’auteur de l’article. Après avoir été auditionné à trois reprises, il a été transféré au parquet général de Kinshasa Gombe et placé sous mandat d'arrêt provisoire.

Stanis n’a pourtant pas signé l’article incriminé, qui est attribué à Jeune Afrique en tant que publication. N’étant pas le seul journaliste de Jeune Afrique à écrire sur le pays, il ne devrait pas en être automatiquement considéré comme l’auteur. Il n’y a pas lieu de confondre Stanis Bujakera Tshiamala et Jeune Afrique, qui sont juridiquement deux personnes distinctes.

Emmanuel Kuzamba